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Critique de MarianneDesroziers


Un des grands plaisirs en littérature est la découverte d'écrivains majeurs, de livres qui comptent dans l'histoire de la littérature mais aussi dans les histoires personnelles des lecteurs. On reconnaît souvent - mais pas toujours- un grand livre à ce qu'il se lit d'une traite, en une soirée et à la marque que l'on pressent qu'il va laisser en nous.
Hier soir, j'ai lu "Ida ou le délire", c'est le premier livre que je lis d'Hélène Bessette dont les éditions Léo Scheer ont entrepris de rééditer l'oeuvre depuis 2006, après Gallimard, son éditeur d'origine. Cela a été un choc.
Le style tout d'abord : on ne peut plus sec, comme un coup de poing à l'estomac avec une ponctuation très originale (réduite au point et pas toujours où on l'attendrait). On peut penser à l'écriture de Duras (à cause du discours en boucle et de certaines phrases qui reviennent comme des inacantations) mais en moins hermétique.
Le thème ensuite : la lutte des classes, quand elle s'inscrit dans les corps (ici, c'est le regard d'Ida toujours fixé sur ses pieds) et détermine des destins individuels.
L'héroïne enfin : Ida, une femme de ménage vivant au domicile de ses patrons, "oiseau de nuit" comme elle se définit quand elle entreprend d'arroser les fleurs en pleine nuit au grand dam de "Madame" (Madame, qui se croit dans son bon droit, qui confond le respect avec un infantilisme mêlé de dédain), Ida qui tient à avoir un beau manteau, plusieurs paires de chaussures, Ida qui lit des catalogues dans sa chambre aux stores baissés, Ida qui est morte.
Hélène Bessette : une nouvelle voix dans mon pandémonium.
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