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Critique de 5Arabella


Issue de vieille famille noble ruinée, Carlo Gozzi est entré en littérature en tant que polémiste, pour attaquer et moquer, toutes les nouveautés, la philosophie des Lumières, mais aussi le théâtre de son temps, celui de Chiari et Goldoni.

Pour ridiculiser les goûts du public, qu'il jugeait enfantins, il lui sert des fables, des contes : ce sera son théâtre « fiabesque ». Son théâtre marque aussi un retour à la Comedia del'arte délaissée : il y a dans ses pièces les masques traditionnels, une partie des pièces est laissée à l'improvisation des comédiens. L'amour des trois oranges le premier ouvrage dans cette veine, inspiré par le conte des contes de Basile. La pièce qui date de 1761 connaît un grand succès. Gozzi écrira 9 pièces de ce type, jusquà ce que le succès l'abandonne, il aura entre temps poussé Goldoni à émigrer en France. Il tentera par la suite d'écrire de façon différente, inspirée par le théâtre espagnol. Mais ce sont ses pièces fiabesques, qui comportent des aspects fantastiques, surnaturels, qui permettent à Gozzi d'exprimer des satires, qui auront le plus les faveurs de la postérité. Les romantiques allemands verront en lui une sorte de précurseur.

L'oiseau vert, qui date de 1765, est une suite de L'amour des trois oranges, auquel la pièce fait des références. Nous sommes dans un canevas classique de conte : le roi de Monterotondo, Tartaglia, est parti pendant 18 ans à la guerre. Sa mère en a profité pour emmurer sa femme Ninetta sous l'évier, et à remplacer les jumeaux qu'elle a mis au monde par des chiots. Les véritables enfants royaux sont confiés aux flots, et sauvés par Smeraldina, la femme de l'ancien cuisinier du roi. Un mystérieux oiseau vert nourrit Ninetta lui permettant de survivre, et prend soin des enfants, Renzo et Barberina, qui devront traverser des nombreuses épreuves avant de retrouver leur rang et leurs parents véritables.

Entre merveilleux et le parodique, la pièce est un drôle de mélange. Elle offre sans aucun doute de nombreuses possibilités de mises en scène, d'autant plus qu'un texte en partie non écrit offre d'autant plus de liberté aux metteurs en scène, ce qui est privilégié dans le théâtre contemporain. le revers de la médaille, c'est qu'en elle-même la pièce est plutôt une possibilité, une invitation, plus qu'un texte fort en lui-même et que la lecture en est un peu frustrante. Mais ce n'est pas très long, et cela m'a permis de l'appréhender avant de la voir au spectacle, dans le mise en scène de Laurent Pelly.
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