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EAN : 9782843102295
190 pages
Ellug (31/07/2012)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Il y a dix-neuf ans que le roi Tartaglia est parti à la guerre, dix-huit ans que sa femme, Ninetta, a été enterrée vivante par la terrible reine-mère Tartaglione dans un trou sous l’évier des cuisines du palais. Cette dernière avait ordonné à son Premier ministre Pantalon de supprimer les enfants du couple royal, mais Pantalon n’a pas pu et les jumeaux ont été recueillis par un couple de charcutiers, Truffaldin et Smeraldine. Pourtant leur père adoptif, lassé de les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Cette pièce parue en 1765 est en quelque sorte un manifeste contre l'esprit des lumières qui s'impose un peu partout en Europe alors. Carlo Gozzi refusait toutes les innovations dramaturgiques qui visaient à la clarté et à un certain naturalisme psychologique. Il professait le maintien de la tradition du théâtre masqué de la commedia dell'arte. Forme théâtrale qui cultivait l'invraisemblance et le merveilleux. L'Oiseau Vert, comme presque tous les textes de Gozzi, est clairement conservateur ; et malheureusement certains dialogues véhiculent la polémique qui opposait les pro et les anti Lumières. Ces dialogues malgré l'inélégance du procédé ont l'avantage de nous révéler les arguments des anti philosophes. Ainsi dans cette pièce les principales critiques faites au clan des philosophes : c'est l'absence de sentiment et un complexe de supériorité intellectuel ; Gozzi y oppose l'amour sensuel et maternel qui ont la vertu magique de transcender tous les obstacles fussent-ils les plus insurmontables.

Carlo Gozzi a créé une intrigue très complexe dans laquelle est impliquée une multiplicité de personnages qui agissent simultanément. Ce qui est une manière d'opposer le confus, le courbe l'ombre à la clarté, la rectitude, la symétrie des lumières. de plus dans l'Oiseau vert l'emploi des trucages scéniques qui permettent les apparitions, les disparitions et les métamorphoses subites est un autre élément d'opposition à une volonté « pédagogique » du théâtre.

Théâtre réactionnaire, à coup sûr, mais théâtre qui peut se goûter si on se laisse emporter par son imagination enfantine. Pour celles et ceux qui voudraient voir comment avec des moyens contemporains on réactive ce texte sans le dénaturer, je vous conseille la création dans une mise en scène de Laurent Pelly (saison 2015/16).
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
BARBARINA : Oui, Sméraldine. Nous devons partir et cela vous angoisse, donc vous voulez que nous restions pour vous désangoisser, POUR VOUS FAIRE DU BIEN ! Ne répondez pas, il n'y a pas de réponse. Sachez pourtant que mon frère et moi, nous promenant dans les bois, lisons de ces petits livres modernes, de ceux que l'on achète au poids. Cela nous fait réfléchir philosophiquement sur l'homme. Nous savons d'où TOUT lui vient, donc, nous ne nous étonnons de rien. Votre tristesse ne nous concerne pas, elle vient de votre amour-propre. Modérez-le — si vous le pouvez –– avec un peu de réflexion. Nous, c'est indiffrérents que nous partons. Si nous faisons fortune, nous ne vous oublierons pas, mais soyez sûre que ce que vous aurez, vous le devrez aux lois qui règlent et non à quelque reconnaissance venue de nous. Vous pouvez vous retirer. Adieu.
[...] .

SMÉRALDINE : Pour vous allaiter, je me suis tuée, pour vous vêtir, je me suis déshabillée ; je me suis retiré le pain de la bouche pour vous nourrir et jusqu'à aujourd'hui, j'ai souffert mille douleurs, mille angoisses ; et out ça, je l'ai fait par amour-propre? [...] Si je sauve encore quelqu'un qui se noie, si j'habille encore quelqu'un qui a froid, si jamais je fais encore un sou d'aumône — Dieu me pardonne ! — à celui qui meurt de fièvre, ou de soif ou de faim ! Eh bien, qu'on m'écorche, qu'on m'étrangle, qu'on me taille en morceaux, tenez ! Qu'on me brûle une deuxième fois !

(Elle sort )

ACTE I, SCÈNE IV
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Vidéo de Carlo Gozzi
Carlo Gozzi. L'oiseau vert. Mise en scène de Sandrine Anglade.
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