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Critique de lolomito




Mon premier coup de coeur de 2022.
Un sujet pas très réjouissant certes, mais une écriture absolument magnifique qui m'a happée dès les premières lignes.
Pourtant, dès les premières lignes, Philippe Besson plante le décor en nous informant que certains de ses personnages seront morts à la fin du livre.
Un livre qui s'ouvre sur les paroles d'une chanson d'Alain Bashung « La nuit je mens, je prends des trains à travers la plaine …»
Et c'est bien à bord d'un train de nuit que nous embarque Philippe Besson.
Cependant, en lieu et place de mensonges, ce sont des vérités qui vont éclater.
Les personnages, amenés à se côtoyer le temps de cette nuit de voyage entre Paris et Briançon, vont se confier les uns aux autres, se révélant certains secrets, certains états d'âmes.
Les langues vont se délier parce que le lieu est propice aux confidences.
Une multitude de personnages, de tous les âges, tous venant de milieux et de classes sociales différentes.
Et pourtant des affinités vont se créer. le temps d'une nuit.
Pour chacun d'entre eux, ce voyage est l'occasion de remettre un peu d'ordre dans sa vie.
Alexis est médecin. Il doit se rendre à Briançon pour vider la maison de sa maman décédée. Il partage sa cabine avec Victor, un sportif en proie à des soucis de couple et de ménisque.
Il y a également Julia et ses deux enfants qui fuient quelqu'un ou quelque chose.
Serge, représentant de métier, beau parleur, baratineur, toujours ouvert aux nouvelles rencontres et plus si affinités.
Le genre de type qui, de prime abord, indispose Julia.
Puis Jean-Louis et Catherine, fraîchement retraités qui s'offrent quelques jours de répit dans les Alpes avant de devoir affronter à nouveau les traitements destinés à combattre la maladie de Jean-Louis.
Et enfin, un groupe de jeunes étudiants qui partent s'oxygéner dans le chalet alpin gracieusement prêté par le parrain de l'un d'entre eux.
L'auteur nous brosse un portrait approfondi de chacun de ces personnages et les rend à nos yeux terriblement attachants.

Et puis il y a Giovanni Messina
« Il faudra bien parler de lui » nous dit l'auteur au début du livre.
Alors on attend qu'il entre en scène…

Et parce qu'on sait d'entrer de jeu que certains personnages vont mourir, on s'accroche à chaque page. En tant que lectrice, j'ai eu le sentiment de faire partie du voyage et j'ai écouté aux portes des compartiments. J'ai été attentive aux discussions de couloirs. Je voulais absolument découvrir ce qui allait bien pouvoir se passer dans ce train de nuit.
Plusieurs thèmes sont abordés dans ce court roman de 208 pages. Court mais dense et tellement intense.
Il est question d'homosexualité, de violence conjugale, de maladie, d'engagement politique également.
Un roman sur les relations entre les gens, la solidarité, les a priori.
Un huis clos à l'ambiance admirablement bien décrite par Philippe Besson.
Et surtout un roman sur le destin et la fatalité.
Un livre que j'ai tout simplement adoré !
Mon seul regret : qu'il soit si court.
J'aurais aimé rester bien plus longtemps en compagnie de tous ces personnages.
Alors si comme moi vous aimez les romans polyphoniques doublés d'une petite pointe d'intrigue, sautez dans ce train de nuit et laissez vous bercer.
La tension montera progressivement jusqu'au choc final.
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