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Critique de Zephirine


Le roman débute par un départ, celui de l'Intercité de nuit n°5789 qui part à 20h52 de la gare d'Austerlitz et relie la capitale à Briançon. A son bord, 123 passagers. Nous allons entrer dans l'intimité de onze d'entre eux durant ce voyage de nuit dans un huis-clos au suspense tragique car nous sommes prévenus que « parmi eux, certains seront morts au lever du jour ».
Philippe Besson utilise l'ambiance nostalgique de ce train vieillissant « qui va traverser la nuit française « et dont les compartiments couchettes sont autant de cocons favorisant une certaine promiscuité incitant aux confidences de ces onze destins de passagers qui ne se connaissaient pas auparavant.
L'histoire de ce voyage en train de nuit pourrait donc être banale s'il n'y avait ce frisson qu'on ressent dans l'attente du drame. La rencontre avec chacun des passagers que l'auteur sait nous rendre attachants par leurs attitudes, leurs révélations, ajoute l'émotion au suspense.
Il y a là cinq jeunes étudiants qui partent en vacances, un couple de retraité dont le mari est malade. Julia et ses deux enfants, elle travaille dans une maison de production et tente de s'éloigner d'un mari violent, aura comme compagnon de voyage un commercial sur le retour et dont le bagout se révèle vite pesant. Il y a aussi un jeune homme qui rejoint son équipe de hockey sur glace et sa fiancée, il partage son compartiment avec un médecin généraliste qui va vider la maison de sa mère décédée. Bercés par les trépidations du train qui s'enfonce dans la nuit, les onze passagers vont se laisser aller à des confidences, et nous découvrons leurs espoirs et les failles de leurs vies : violence conjugale, cancer, rupture amoureuse, crainte d'être viré de son travail, engagements militants, amours débutantes, bref un concentré de vie, un échantillon sociétal.
Mais l'évènement qui se prépare va servir d'aiguillage et modifier leurs destins. Comme quoi, le hasard joue un rôle dans nos destinées, semble être le message sous-jacent de l'auteur.
En nous faisant entrer dans l'intimité de chaque personnage, Philippe Besson nous embarque avec eux et j'ai vraiment eu l'illusion que, montée à bord de cet Intercités, j'écoutais leurs conversations. D'une écriture sensible, fluide, intimiste, l'auteur créé l'empathie.
Un roman court et bouleversant où l'humanité, la tendresse de Philippe Besson pour ses personnages se déploient avec le même talent que dans « le dernier enfant » et que j'ai aimé tout autant.





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