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Critique de patricelucquiaud


Au Nirvana des Intellos la parole fustige les mots du langage trivial mais nullement les maux qu'elle engendre...

Pré-titré : "Qui a tué Laurent Barthès ?" ce roman de Laurent Binet a aussi inspiré Xavier Bétaucourt, Olivier Perret, Paul Bona co-auteurs d'une BD du même intitulé... et j'ai lu ces deux ouvrages simultanément. trente à quarante pages du roman, au lit le soir puis, le lendemain après-midi, la partie correspondante de la BD.

Sens des mots et portée du langage... comment enrichir son vocabulaire ? Les missions occultes de la rhétorique... pour le commissaire divisionnaire jacques Bayard mener une enquête dans un milieu universitaire d'érudits égocentriques et d'étudiants boutonneux entre profs introvertis et potaches mi révolutionnaire mi paillards, est source de déconvenues où malgré son rang d'officier de la république, il est obligé de convenir que ce monde là n'hésite pas à lui en apprendre...

Les intellos ont leur langage à partir d'un vocable dont ils savent faire grand étalage... mais à confronter concepts, idées et fumeuses théories c'est à une escalade verbale qu'ils se livrent au grand dam des individus lambda pour qui tous ces amalgames de sonorités et de mots deviennent une logorrhée indigeste au niveau des aptitudes à suivre, comprendre et resituer dans le bon contexte. le commissaire Bayard a tôt fait d'être perçu comme un "âne" par l'acolyte qu'il s'est choisi pour pénétrer ce milieu d'universitaires de renom dans lequel il doit mener son enquête.

L'acolyte dont il est question ici, c'est Simon Herzog, professeur thésard, spécialiste en sémiologie... Leur première rencontre a lieu à son cours où il expose à ses étudiants l'importance des chiffres et des lettres à partir de l'exemple James Bond...



La BD se superpose à nos représentations d'après lecture du livre, en matérialisant par l'image le décor et les personnages. le dessin est vif, parfois caricatural, pour ne pas tomber dans les excès du graphisme hyper-réaliste. J'ai apprécié cette fusion entre dynamisme et retenue du coup de crayon qui permet au lecteur d'adopter le profil des personnages sans se départir des image qu'il construit mentalement à partir du livre de poche. le coloriste a utilisé une chromatique de tons camaïeux jouant entre les ocres, les bruns et les verts. Cela renforce avec justesse l'intensité dramatique du scenario et met plus naturelement en exergue les personnages devant figurer au premier plan ou les détails opportuns et parfois crus d'une scène. Là aussi, on retrouve parfois, au défilé des pages, passant d'une planche à l'autre, des brusques sauts qui ne tiennent pas forcément à un changement de chapitre, nous introduisant dans une situation nouvelle ou inattendue. Mais il est notoire que le récit de la BD colle tout à fait à celui du roman, le contenu des images rassemblant des descriptions textuelles constitue, de ce fait, un excellent condensé de lecture* (Pour adultes)

J'allais oublier ces sublimes clins d'oeil dans la BD où figure, épars dans certaines planches, le personnage Olivier Perret dessinateur de cette BD qui, dans sa bulle, ne manque pas d'ajouter opportunément un commentaire humoristique à propos de l'obsession redondante de Simon désireux de savoir sil est dans la vie réelle ou dans une BD.



Entre joutes verbales et enjeux politiques où cette septième fonction du langage exercerait-elle le plus son influence ?

A vous de lire pour le savoir sachant que vous avez le choix entre le livre de poche et la BD et que rien n'empêche de lire les deux, l'un après l'autre, ou simultanément ...

Lien : https://www.mirebalais.net/2..
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