AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ATOS


ATOS
19 février 2018
Là où on invente un dieu on y invite toujours le diable et là où l'on impose un dieu , on ouvre sa table à tous les diables. Quelles furent véritablement les motivations de l'évangélisation en Afrique subsaharienne  ? Quelles valeurs et quels intérêts défendait-elle ?
Protéger ( mais de quoi ? )... ? ou soumettre ?
Éduquer ( à quoi?) ? ou...déculturer ?
Émanciper ( de qui?) ? ou.. embrigader ?
A marche forcer briser le moule. Inventer des péchés, et des enfers. Donner d'autres noms, imposer des codes. Inventer une histoire, en faire un grand mystère. Dresser des autels et renverser les totems. Faire table rase et faire bonne place au diable. Tracer des routes.Faire taire le tam-tam , faire sonner le clairon, recouvrir le corps des femmes et distribuer des uniformes.
Et voilà, Machine en avant toute !
Telles sont les questions importantes posées par Mongo Béti à travers ce livre.
Et l'on entend bien à travers ces lignes l'effroyable ignorance et mépris dont les autorités coloniales faisaient preuve à l'égard d'une civilisation dont elles niaient les droits, les croyances, et l'équilibre de ses rapports sociaux, que toute la « la naïveté » du Révérend Père Drumont n'arrivera pas à effacer.
Le pauvre Christ de Bomba, c'est l'histoire de l'échec d'un Christ, brisé d'avoir était utilisé.
C'est l'histoire des enfants confiés aux missionnaires, et surtout de ces femmes prises éternellement entre un marteau et une enclume.
«  le pire...Le pire, m'entendez vous, c'est que nous avons trouvé ça. Les indigènes, bien avant nous, avaient déjà découvert que leur femme était une machine idéale : ils ne sont pas plus bêtes que nous ; détrompez vous, si vous le croyiez..Nous nous amenons, nous les chrétiens, nous les messagers du Christ, nous les civilisateurs. Et qu'est-ce que que vous croyez que nous faisons !? Que nous rendons à la femme sa dignité ? Oh, non ! Surtout pas, mon Père. Ah,non ! Nous la maintenons dans sa servitude. Mais cette fois, à notre profit... ».
Là où on invente un dieu on y invite toujours le diable. Là, où ailleurs.., hier... ou maintenant… Qu'importe le nom qu'on lui donne ou que demain on lui donnera.

Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          260



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}