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3.94/5 (sur 187 notes)

Nationalité : Cameroun
Né(e) à : Akométam , le 30/06/1932
Mort(e) à : Douala , le 07/10/2001
Biographie :

Mongo Beti est le pseudonyme d'Alexandre Biyidi Awala (son premier pseudonyme étant Eza Boto).

Après des études primaires à l’école missionnaire de Mbalmayo, il entre en 1945 au lycée Leclerc à Yaoundé. Bachelier en 1951, il s’installe en France pour y poursuivre des études supérieures de Lettres à Aix-en-Provence, puis à la Sorbonne à Paris.

Il commence sa carrière littéraire avec la nouvelle Sans haine et sans amour, publiée dans la revue Présence Africaine, dirigée par Alioune Diop, en 1953. Un premier roman Ville cruelle, sous le pseudonyme d’Eza Boto suit en 1954, publié aux éditions Présence Africaine.

Mais c’est en 1956 que la parution du roman Le pauvre Christ de Bomba fait scandale par la description satirique qui est faite du monde missionnaire et colonial. Paraissent ensuite Mission terminée, 1957 (Prix Sainte-Beuve 1958) et Le Roi miraculé, 1958. Il travaille alors pour la revue Preuves, pour laquelle il effectue un reportage en Afrique. Il travaille également comme maître auxiliaire au lycée de Rambouillet.

En 1959, il est nommé professeur certifié au lycée Henri Avril à Lamballe. Il passe l’Agrégation de Lettres classiques en 1966 et enseigne au lycée Corneille de Rouen de cette date jusqu’en 1994.

En 1972, il revient avec éclat à l’écriture. Publié par François Maspero, son livre Main basse sur le Cameroun, autopsie d’une décolonisation est censuré à sa parution par un arrêté du ministre de l’Intérieur français, Raymond Marcellin, sur la demande, relayée par Jacques Foccart, du gouvernement camerounais, représenté à Paris par l’ambassadeur Ferdinand Oyono.

Il publie en 1974 Perpétue et Remember Ruben. Après une longue procédure judiciaire, Mongo Beti et son éditeur François Maspero obtiennent en 1976 l’annulation de l’arrêté d’interdiction de Main basse.

En 1978, il lance, avec son épouse Odile Tobner, la revue bimestrielle Peuples Noirs Peuples africains, qu’il fait paraître jusqu’en 1991.

En 1991, Mongo Beti retourne au Cameroun, après 32 années d’exil. Il publie en 1993 La France contre l’Afrique, retour au Cameroun. En 1994, il prend sa retraite de professeur. Il ouvre alors à Yaoundé la Librairie des Peuples noirs.

Il est hospitalisé à Yaoundé le 1er octobre 2001 pour une insuffisance hépatique et rénale aiguë qui reste sans soin faute de dialyse. Transporté à l’hôpital de Douala le 6 octobre, il y meurt le 7 octobre 2001.
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Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mongo_Beti
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Vidéo de

Mongo Beti, Une vie, une oeuvre partie 1 Le portrait radiophonique d’un homme d’exception. Émission réalisée par Catherine Pont-Humbert et diffusée sur France culture le 26/12/2004.


Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
Toutes sortes de souvenirs lui affluaient à la mémoire... Les cours de catéchisme... si tu voles... un franc à une vieille femme qui n'avait que ce franc pour toute fortune... péché grave... péché mortel... tandis que si tu voles cent mille francs à... une milliardaire, tu ne commets peut-être même pas un péché véniel... Ouis !
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Dans la vie, songeait-il, ce qu'il faut, c'est ne jamais se décourager; il faut toujours lutter; nul ne sait où est fourrée sa chance; un jour, il la découvre par hasard, en fouinant.
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Si tu n'as pas la force, fils, essaie de russer. (P.55)
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Au fond, qu'est-ce qui vous différencie de l'agitateur communiste ? Hein, en quoi différez-vous du rouge ? Comme lui, vous êtes le mauvais génie de populations pacifique et débonnaires -- et qui ne demandent pas mieux que de rester ainsi, croyez-moi. Vous n'avez de cesse que vous n'ayez mis en branle ces gens innocents et inoffensifs en leur inculquant des notions dangereuses et trompeuses : la liberté, l'égalité devant dieu, la rédemption, la fraternité et je ne sais plus quelles balivernes.
Pourquoi ne pas leur fiche la paix, puisqu'ils ne demandent que cela ?...
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[...] Tout comme à l'apogée de la colonisation, l'absolutisme de la langue française était un humus empoisonné sur lequel poussaient nécessairement des plantes malsaines : l'apprentissage jamais achevé de ses raffinements retenait dans l'infantilisme ; l'exclusion inévitable ou calculée hors de ce paradis de l'immense majorité des populations produisait l'obscurantisme, la stagnation sociale et politique, ainsi que la frustration des masses. La rareté infinitésimale des élites, ces élus qui, surmontant tous les handicaps, parvenaient à la conquête d'un diplôme, en faisant un arbuste malingre qu'on enfermait dans la serre chaude des quartiers séparés où elles se laissaient déposséder d'elles-mêmes. L'assujettissement sans espoir faisait lever des moissons de révolte. Décidément, se persuadait le frère de Perpétue, l'Afrique est ravagée par trois grands fléaux, la dictature, l'alcoolisme et la langue française, à moins que ce ne soient trois visages d'un même malheur. [...] pages 134-135
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Vous voulez aller plus loin que l'image de l'Africain hébété, familier dans les médias français, qui supplie qu'on l'aide et qui attend tout de l’extérieur? Alors il faut accompagner Mongo Beti dans son retour au Cameroun. D'un oeil sensible et d'une plume alerte, Mongo Beti dresse un état des lieux qui, pour le coeur et l'esprit, se révèle infiniment plus saisissant que des encyclopédies du développement.
Libération
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Il faut dire que, si, après une longue période de dictature, des exilés, que favorise une circonstance imprévue, reviennent en masse au pays, ce n'est pas rassurant pour le pouvoir ; mais, contrairement à ce que l'on pourrait croire a priori, ce n'est pas tellement plus rassurant non plus pour l'ensemble de la société en place, trop bien façonnée par le temps et les habitudes, trop résignée à ce qu'on appelle la force des choses. [...] Les nouveaux venus ont des aspirations, un langage, un comportement non seulement étrangers, mais incompréhensibles, voire odieux. Le contraste de leurs façons de vivre avec les us traditionnels n'est-il pas un miroir où la société majoritaire lit nécessairement son arriération et sa décrépitude ? [...] De même que la cellule humaine se positionne de manière à s'accoutumer à l'imprégnation alcoolique pour en devenir finalement un artisan involontaire, de la même façon les populations sédentaires avaient dû s'accommoder des exactions, des turpitudes des autocrates ; elles en avaient pris le pli. Presque plus rien ne les blessait ni ne les étonnait, bien au contraire ; elles en étaient même arrivées à applaudir aux extravagances de la dictature. Là où le peuple a été trop longtemps tenu à l'écart des lumières du droit, le vice devient la norme, le tortueux la règle, l'arbitraire la vertu. L'arrivée massive des exilés causa un choc aux populations, en les contraignant à un brusque réveil. On se réjouissait en public du retour des enfants prodigues ; en privé, on les blâmait de ne pas agir en sentir comme tout le monde. S'indignaient-ils de la corruption ? on leur répondait : « Il faut bien que tout le monde mange », oh, le vilain mot ! S'abstenaient-ils de courtiser les puissants ? Le peuple sermonnait : « Dieu a dit : obéissez aux supérieurs. » S'acharnaient-ils au travail ? on les en blâmait, sous prétexte que l'homme n'a qu'une vie et qu'il faut la gâcher le moins possible. Se scandalisaient-ils des financements dérisoires de l'éducation et de la santé des populations ? Priorité au remboursement de la dette, leur rétorquaient la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Prêchaient-ils la révolution, comme c'est la manie chez les exilés revenus au pays ? on levait les yeux au ciel en invoquant la fatalité.

Les exilés étaient de retour, et c'est bien vrai que rien ne serait plus jamais comme avant. Mais, en attendant, le fleuve impavide des résignations mesquines et des turpitudes furtives continuait de couler, et c'est ce qui désespérait Eddie, trop attaché à son indépendance pour nourrir la moindre ambition politique à vrai dire, mais trop écorché dans sa dignité d'Africain par un long exil au milieu de populations racistes pour laisser courir les choses, et c'était là son drame.
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— Comment ? on ne t'a rien dit ? reprit-il à voix haute. T'es un flic ou pas ? Le gouvernement a peur pour les élections qui viennent ; il veut s'assurer de la fidélité de ses partisans supposés. On ne t'a pas dit ça ?
— Non, monsieur, chuchota Norbert.
— Mais alors, qu'est-ce qu'on t'a dit ?
— Rien, seulement : tu vas faire des enquêtes et ça va te changer.
— Ça va te changer ? Pourquoi ça va te changer ?
— Parce que, nous, dans notre police, on ne fait jamais d'enquête ; c'est même interdit.
— Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Non mais c'est dingue. C'est interdit aux policiers d'ici de faire une enquête ? C'est vrai, ce mensonge ?
— C'est vrai monsieur.
— Est-ce possible ?
— Si, si, c'est vrai, monsieur. Chaque fois qu'on fait une enquête, on tombe immanquablement sur un grand.
— Un homme puissant, c'est ça que tu veux dire ?
— Oui, monsieur. C'est pour ça que c'est interdit de faire des enquêtes.
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C’était une boutade d’Eddie : après la privatisation très controversée des banques, de l’eau, de l’électricité, il restait désormais celle de la police et de l’armée, et même de l’Etat. Alors, du moins, le président, en fameux fainéant, serait enfin assuré de pouvoir se reposer tout le temps, son rêve secret.
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- Pourquoi toujours retenir les fous de commettre des folies ? De toute façon, si ce n'est pas pour emmener sa belle-soeur enceinte, ce qui n'est quand même pas tous les jours, ce koundremann trouvera une autre raison encore plus futile de gaspiller son argent.
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