"De l'université à la rue Bellaria, une véritable muraille humaine cernait le splendide et serein bâtiment où siégeait le Parlement. En cette matinée de juin, tout Vienne semblait s'être donné rendez- vous , à dix heures , là où allait se jouer un événement historique d'une portée imprévisible.
Bourgeois et ouvriers, dames et femmes du peuple, adolescents et vieillards, jeunes filles, petits - enfants, malades dans leurs fauteuils roulants surgissaient pêle - mêle, criaient , discutaient politique et suaient abondamment .
À tout moment , un nouvel exalté se mettait à haranguer la foule et sans cesse on entendait retentir le même slogan : "DEHORS LES JUIfS " .
De l'université à la rue Bellaria, une véritable muraille humaine cernait le splendide et serein bâtiment où siégeait le Parlement. En cette matinée de juin, tout Vienne semblait s'être donné rendez-vous, à dix heures, là où allait se jouer un événement historique d'une portée imprévisible. Bourgeois et ouvriers, dames et femmes du peuples, adolescents et vieillards, jeunes filles, petits enfants, malades dans leurs fauteuils roulants, surgissaient pêle-mêle, criaient et discutaillaient politique et suaient abondamment.
A tout moment, un nouvel exalté se mettait à haranguer la foule et sans cesse on entendait retentir le même slogan :
"Dehors les Juifs !”
Le dernier jour de l'année fut pour Vienne un jour de fête comme jamais la ville joyeuse et légère n'en avait encore vécu. En réquisitionnant tous les moyens de transport, avec l'aide de locomotives prêtées par les Etats voisins et non sans avoir pris le soin d'interrompre tout autre trafic de voyageurs et de matériel, on avait, ce jour-là, réussi à expédier les derniers Juifs par trente trains gigantesques.
" ce qui se passe, idiot que tu es? Rien du tout si ce n'est que tu as contribué, vieil imbécile, à ce que ta fille et tes petits enfants soient expulsés du pays!"