15 novembre, quartier de Manhattan. le soleil irradie sa chambre. À la sonnerie de son portable, Sam, 29 ans, photographe de profession, à la tête d'un quotidien online, se prépare pour une nouvelle journée. La propriétaire de l'appartement qu'il loue glisse une enveloppe sous la porte. le jeune homme y met quelques billets et voit, par le judas, le sourire de la vieille dame. Son appareil photo autour du cou, son casque sur les oreilles, il arpente les rues de Manhattan, ne prêtant guère attention aux personnes qui l'entourent et évitant tout contact. le seul avec qui il correspond depuis un mois est Jorge, son éditeur. Il faut dire que Sam s'est donné une bien étrange mission : ne jamais parler à un autre être humain, pendant deux mois, dans le quartier grouillant de Manhattan. Une mission qui viendra nourrir les papiers de son journal et tentera de lui faire oublier une rupture amoureuse...
Peut-on réellement passer deux mois, dans une ville aussi vivante que New-York, avec pour seul moyen de communication un petit papier ? En tout cas, c'est ce que Sam, de retour dans sa ville natale, se donne pour mission. Une mission difficile, il en est conscient, surtout lorsque le destin semble vouloir s'en mêler, notamment avec la présence de cette jeune femme qui apparaît en couleur sur ses photos en noir et blanc. Malgré le thème de ce récit, cet album n'est pas sans parole puisque l'on écoute les pensées de Sam et cette voix-off si envoûtante et mystérieuse. Au coeur de ce Manhattan gigantesque,
Giacomo Bevilacqua nous livre un récit introspectif et profondément intime. Un album émouvant et sensible, un personnage principal très attachant dont les contours, peu à peu, se dessinent, et surtout une ambiance un brin mélancolique. L'auteur aborde avec sensibilité les notions de solitude, de deuil amoureux, de relations humaines, du regard porté à autrui et de reconstruction. Graphiquement, les pleines pages de New-York, le trait tout en finesse, les couleurs, à la fois douces et vivantes, magnifient cet album intense.