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Critique de afriqueah


Préambule indispensable : je ne parle pas de l'auteur , dont j'ignore absolument la vie, je parle exclusivement de son livre, « Comment cuisiner son mari à l'africaine », dont je n'ai pas cherché à analyser plus loin que la pure et délicieuse lecture.
Non, je n'ai pas cherché non plus des trucs pour éliminer un conjoint, trucs que j'aurais pu négocier à mes copines mal mariées, je veux dire la plupart, grâce auxquelles j'aurai pu devenir très riche.
Enfin, je n'ai pas cherché (toujours pour mes copines,) non plus des remèdes, des onguents, « des herbes sataniques que les Africaines ajoutent aux ingrédients de la cuisine pour ensorceler les hommes », en échange d'un bon repas.

Les repas, oui, en revanche, parlons en.

Déjà, le titre nous provoque, et ce n'est pas terminé : l'héroïne du livre tombe raide amoureuse de Mr Bolobolo, raconte ses émois et cuisine pour lui.
Elle nous donne des recettes à chaque chapitre, non pas pour l'éliminer, mais pour déguster. Avec lui.
Seulement, voilà : si elle commence par le n'dolé, sorte d'épinard mâtiné d'oseille, donc reproductible dans nos contrées et d'ailleurs sûrement trouvable à Paris où Mlle Aissatou habite, par le manioc, de même, par les gombos, ces haricots tellement savoureux et que les grecs mettent en pots de verre, la chose se complique assez vite.
Antilope grillée, crocodile, tortue de brousse, porc-épic, mangues sauvages, feuilles fraiches de manioc, heuuuum, trop délectables…. Mais.
Vos n'avez qu'à prendre la Camair, nous dit Beyala, à Douala vous trouverez tous les ingrédients. Ben voyons.
Humour toujours, y compris dans les récits de l'émoi d'Aissatou, prête à tout pour conquérir le beau Bolobolo et persuadée que le coeur de l'homme passe par l'estomac.
Et invention d'une langue africanisée, pulpeuse, croquante, croustillante, à déguster si, à défaut, vous ne pouvez pas vous achalander à Douala.
Genre : « Ma gorge se doucine rien qu'à l'imaginer. Mon estomac crépite sous un enflammement de saveurs tropicales ».
L'amour lui fait redécouvrir « les senteurs couvées dans les touffeurs des arbres, les remugles des savanes et l'âpre sable des déserts », mais n'est pas à l'abri de ses « tourmentations » . Elle doit « architecturer une colonne d'air »quand elle le voit.

Aissatou est consciente de ce qui se passe dans le monde : « On assassine en Afrique. Des immigrés réclament des cartes de séjour en France. Trois policiers tuent courageusement dans le dos un adolescent basané. Les Etats-Unis tremblent des parties de jambes en l'air de leur président.
Mais, elle, elle est amoureuse arc-en-ciel.
Et quand elle a des ennemies/ rivales, elle les laisse « nager dans le lac de la méchanceté » et imagine un boa, caché dans un bananier : gagné, cuisiner à son homme un boa en feuilles de bananier (toujours grâce à Camair )et le voilà dans son lit.
Pour séduire il faut être impeccable, donc, elle nettoie son appartement, « les cafards donnent l'alerte à leurs proches : » Attention, notre colocataire tourne folledingue ! »
Alors, si j'ai un conseil à vous donner c'est de hacher finement oignons et ail, enlever les peaux des tomates et les écraser, le reste à votre convenance et si vous avez une rivale, c'est très simple : boa aux feuilles de bananiers …
Pour Aissatou, ça a fonctionné.
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