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Critique de MarjorieD


Le Zimbabwe, Robert Mugabe,… ça vous dit quelque chose ? Non ? Ça devrait pourtant, puisque ce pays d'Afrique australe, enclavé entre le Botswana, la Zambie, le Mozambique et l'Afrique du Sud, fait l'objet d'une actualité plutôt brûlante ; son nouveau dictateur venant d'être « élu démocratiquement à vie » (ah non, ce n'est pas lui, c'était l'autre) et que, comme toujours sur ce continent, cela ne se fait pas sans heurts.
Il est vrai aussi que le sujet passe plutôt inaperçu entre un énième reportage sur les Bleus et deux autres sur cette fichue canicule dont on ne voit pas la fin.
Et puis, vous me direz, l'Afrique, c'est loin…

Cynique, moi ? Non, c'est juste que j'essaie d'adopter le ton du roman de Calixthe Beyala.
Publié en 2005, La Plantation situe son action (si on peut parler d'action) au début des années 2000, date de la réforme agraire imposée par Mugabe. L'expropriation consécutive des propriétaires terriens blancs (pour la plupart des descendants des anciens colons britanniques) et la réquisition de leurs terres au profit des proches du Régime entraînèrent une crise économique en 2003, provocant famine et inflation et dont le Zimbabwe ne se remet toujours pas, si tant est qu'il le fasse un jour.

Avec un tel contexte politico-social, et le fait que « Pour la première fois, un grand écrivain noir se met dans la peau des Blancs colonisateurs », il y a matière à réussir « une fresque tumultueuse et passionnée […] un véritable Autant en emporte le vent africain […] » (dixit la quatrième de couverture)
Tout à fait. Sauf que je me suis ennuyée…
À plusieurs reprises, la tentation fut grande de laisser cette lecture de côté. Mais je m'y suis accrochée dans l'espoir de voir l'intrigue, brouillonne et sans réel fil conducteur, enfin démarrer ; les personnages, que je trouvais insipides au point d'être interchangeables, tant du côté des Blancs que des Noirs, acquérir du caractère et être motivés par autre chose que le fric et le cul, le cul et le fric. Et enfin, voir la consistance remplacer l'anecdotique, biais par lequel l'auteure a choisi de faire passer son propos, dont l'ironie ne m'aura pas échappé. Et quand, enfin, mes espérances sont en passe d'être comblées, le moment arrive de tourner la dernière page.

Reste la langue, riche, truculente, fleurie de mots qu'elle invente à défaut de les trouver.
Et les images aussi, évocatrices. Allez, juste une pour le plaisir : « Des jeux de soleil donnaient vie à l'ombre paisible de la journée, sans calciner l'offrande des fleurs. Les vagues de vent animaient les surfaces des fleuves sans en menacer les profondeurs ». (p.364)

Si j'avais interrompu ma lecture, ça aurait été le troisième abandon consécutif (!) Preuve, après tout, que le problème vient de moi, peut-être, …
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