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Critique de jamiK


Déniché chez un soldeur, pas un bouquiniste, non, plutôt dans un lot qui doit avoir échappé au pilon. Bézian est un auteur que j'affectionne, j'étais étonné de trouver ce nom parmi les oeuvres condamnées. Son trait est très anguleux, les équilibres entre le noir et le blanc toujours tracé au couteau, cinglant, coupant les illustrations à la machette, ici, une deuxième encre, un bleu vient renforcer les volumes et participer à la lacération des images. Ses histoires sont souvent cultivées, très référencées, ici, j'avoue que ce n'est pas évident de s'y retrouver, je vous invite d'ailleurs à lire la critique de Thyuig qui semble en avoir déniché plus que moi. C'est le type d'oeuvre ouverte, pouvant déboucher sur plusieurs interprétations.


Dans presque toutes les planches, certaines vignettes semblent absentes, un carré blanc, vierge, encadré de rouge, un rouge qui nous met hors du récit. On retrouve les images absentes en fin d'album, illustrations en monochrome rouge, comme des vignettes à découper pour combler les trous, mais le propos est détaché de l'histoire, complètement mystique, fantastique. L'histoire, c'est un peu En attendant Godot, tout semble tourner autour d'un personnage absent, Lou a disparu, René est perturbé, certains personnages n'en ont carrément rien à faire, en réalité il n'y a pas réellement d'histoire, on suit un personnages au bar, dans les soirée, comme dans l'Ulysse de James Joyce. Je crois bien que je serai obligé de le relire, je n'en dirais pas plus après cette première lecture, c'est une bande dessinée très expérimentale, qui offre une façon différente de lire une bande dessinée, c'est très ambitieux, mais un peu impénétrable, je comprends assez bien qu'elle n'ait pas trouvé son public, car ça serait plutôt au public de la trouver, même après l'avoir lue. Je ne regrette pas de lui avoir donné une chance d'échapper au pilon, je ne saurais dire pourquoi, peut-être parce que j'aime les nouvelles expériences.
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