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Critique de KiriHara


Après avoir découvert et apprécié le tout premier roman de Josep Bialot (1923-2012), écrit à 55 ans, j'ai immédiatement plongé dans son second, « Babel-ville », publié en 1979.

Pour rappel, Joseph Bialot est un auteur juif polonais, ayant connu les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale, qui connaît très bien le Sentier et Belleville et qui a été publié sur le tard, à 55 ans (écrivait-il alors depuis longtemps ?).

Il a fait les beaux jours de la mythique collection « Série Noire » des éditions Gallimard.

Son tout premier roman « le salon du prêt-à-saigner » reçut le Grand Prix de la Littérature Policière en 1979.

Des meurtres sauvages de femmes, en pleines rues enneigées, endeuillent Belleville.

La police découvre un lien entre les victimes, une sorte de bijou : en bois, du chêne blond, de 5 centimètres de diamètre et dont la forme rappelait une croix celtique. Cette croix qui sert de symbole à certains mouvements d'extrême droite. Mais à chaque branche de la croix, la tige terminale portait un fer de lance en plomb mat, une espèce d'accent circonflexe de métal qui transformait la croix celtique en croix fléchée.

Dans ce second roman, Joseph Bialot reprend quelques policiers de son précédent ouvrage : Brancion et Chaligny même si l'inconsistance de ces personnages, inconsistance de description, pas de présence, font qu'eux ou d'autres n'auraient rien changé à l'histoire.

Une nouvelle fois, il place son intrigue dans un quartier qu'il connaît bien et qu'il doit probablement apprécier : Belleville.

C'est l'occasion, pour lui, de descriptions des rues et bâtiments qu'il fréquente assurément.

Là aussi, il décide de proposer un récit alternatif, passant de passages dédiés à l'enquête à d'autres concernant un certain Bernard qui s'inquiète du fait que sa femme n'est pas rentrée à la maison.

Si j'apprécie moyennement ce principe narratif de faire avancer plusieurs histoires, certes, amenées à se rejoindre, mais distinctes au départ, là, je dois dire que ce choix a participé au fait que j'ai beaucoup moins aimé ce roman de l'auteur que le précédent.

Effectivement, et Joseph Bialot n'y est pour rien, l'histoire de Bernard m'a trop rappelé celle d'un autre personnage, d'un autre roman, d'un autre auteur pour que j'y adhère réellement.

Je dis que Bialot n'y est pour rien, car, même si je ne me souviens pas du titre de ce roman, je me rappelle très bien qu'il a été publié bien après celui de Bialot.

Mais, cela ne change rien à l'affaire, pour moi, et cette intrigue parallèle, si essentielle est-elle au roman et à celle principale, m'a désintéressé d'autant que je me doutais rapidement du rôle de Bernard dans l'intrigue policière (d'ailleurs, je pense que tous les lecteurs s'en doutent tout aussi rapidement).

Par rapport à son premier ouvrage, je trouve également que Bialot manie moins l'humour et, surtout, moins à propos.

Ses traits ironiques, cyniques, qui n'avaient de cesse, dans son premier roman, de rehausser sa plume et d'appuyer là où ça fait mal et au bon moment, ici semblent souvent tomber un peu à plat, n'entrent pas en synchronisation avec le reste et, du coup, par cette discordance, participent à rendre la plume moins fluide et à faire sortir le lecteur un peu de l'histoire.

Quant à l'intrigue elle-même, elle se révèle au final un peu trop simpliste pour parvenir à convaincre même si on sent que l'auteur a voulu l'amarrer autour d'une histoire, de l'Histoire qui l'intéressait pour ne pas dire l'intriguait.

Reste les descriptions des rues enneigées, la plume, malgré les défauts cités, de Joseph Bialot, sa maîtrise du genre, de la narration (même si, dans mon cas, c'est une qualité qui ne me séduit pas) et les quelques traits d'humour qui portent.

Au final, un second roman bien moins enthousiasmant que le premier, la faute à une intrigue moins intéressante et un rebondissement que l'on voit trop venir.
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