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Citations sur Histoire de l'humanisme en Occident (56)

Notons sans plus tarder que l'on vient de dire "l'être humain" et non pas "l'homme", afin qu'il soit clair d'emblée et quel que soit le mot employé ensuite que l'on parlera toujours ici de l'humanité commune et égale des femmes et des hommes : l'humanisme ne rime ni avec machisme ni avec sexisme.
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On appelle donc humanisme au sens le plus précis et inclusif à la fois, toute démarche théorique ou pratique qui met l'être humain et son progrès au centre de sa préoccupation. Plus précisément, l'humanisme est le caractère de toute pensée et de toute action inspirée par l'admiration et l'amour pour l'être humain, et qui inspirent à leur tour cette admiration comme cette amour.
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La passion de l'Occident pour l'homme a un nom : l'humanisme.
C'est donc de l'humanisme qu'il va être question ici, comme l'un des très grands carrefours où se rencontrent à peu près toutes les routes majeurs empruntées par les penseurs et les acteurs de cette civilisation. Il est même un peu plus que cela. Il semble constituer en effet le fond d'écran de la plupart des plus grandes oeuvres et des grands mouvements de l'histoire occidentale -à tel point que si l'expression de moteur de l'histoire a un sens, alors l'humanisme fut peut-être celui de l'Occident.
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Fort d'une telle intuition ou ambition pour l'être humain, l'Occident ne cessera pas de se demander jusqu'où va l'homme. (...) : jusqu'où s'étend donc notre personnalité véritable, celle justement qui ne peut se mesurer qu'au sublime et à l'infini, et qui se situerait ainsi très au-delà de l'individualité que nous avons spontanément conscience d'être et que nous assimilons habituellement et abusivement à la totalité de notre moi ?
La peinture romantique du XIXe siècle a magnifiquement illustré ce type de questionnement sur nous-mêmes face au sublime de la nature ou de l'univers. On en trouve un très profond exemple dans le tableau de Caspar David Friedrich (1774-1840), Le voyageur contemplant une mer de nuages. Face à l'océan de brume qui s'étend devant lui jusqu'au plus lointain horizon, le personnage vu de dos semble prendre conscience qu'il a rendez-vous avec lui-même au-delà de lui-même, et qu'il ne fait que contempler l'étendue fantastique de ses propres possibilités.
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C'est une autre façon de dire que l'homme est la mesure de toutes choses. Ce qui paraît de prime abord sans commune mesure avec notre existence serait finalement ce qui nous en donne la pleine mesure. L'univers est trop grand pour nous mais ce n'est qu'une apparence : plus nous mesurons son immensité, plus nous mesurons la nôtre, c'est-à-dire le périmètre et la destination ultime de notre champ d'existence...
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Dans la Critique de la faculté de juger parue en 1790 (Flammarion, 2000), le philosophe Emmanuel Kant dit que l'être humain ne se mesure vraiment lui-même qu'à partir de l'expérience du sublime. Or c'est un paradoxe, parce que le sublime correspond à tout ce qui à priori nous dépasse : la représentation d'un Dieu suprême, la méditation face à l'univers sans fond ou bien face à la prodigieuse vitalité de la nature, l'immensité terrible d'un océan déchaîné, la puissance titanesque d'une éruption volcanique -bref la confrontation à tout ce qui semble nous ramener à la petitesse ridicule de notre propre existence et à nos limites. Mais Kant explique que cette expérience est beaucoup plus étrange et complexe qu'il n'y paraît. Certes tout cela nous écrase et nous humilie. Pourtant nous nous sentons en même temps irrésistiblement attirés et comme appelés ou concernés par l'immensité de tout ce qui est sublime. Le sublime nous sublime, c'est-à-dire qu'après nous avoir impressionnés il réveille ou révèle soudain en nous-mêmes le sens d'un lien mystérieux entre ce que nous sommes et ce qui l'instant d'avant paraissait nous excéder complètement. Que réalisons-nous alors face au spectacle du gigantisme de la nature ou de l'univers ? Qu'il fait écho à quelque chose en nous-mêmes. Que nous n'en sommes pas séparés. Que non seulement nous appartenons à cet univers mais que -c'est l'intuition suprême- son sublime est peut-être le miroir de nos propres possibilités ultimes.
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La théorie de l'homme mesure de toutes choses va ouvrir un débat plurimillénaire sur ce qui permettrait de mesurer l'homme lui-même, c'est-à-dire de déterminer sa place et son importance réelle dans l'univers. Qu'est-ce qui pourrait nous fournir la mesure de notre propre existence ? Quelle échelle de mesure nous permettrait d'évaluer la dimension réelle et complète de notre identité humaine ?
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Et si en effet, peut-être contre toute vraisemblance, le sens ultime de toutes choses logeait bel et bien dans le coeur humain ? Le secret de l'univers serait alors le nom secret de l'homme. C'est ce que la Renaissance concevait comme le lien mystérieux et pourtant tout à fait réel entre le macrocosme naturel (le grand univers) et le microcosme humain (le petit univers ou univers en petit). Cela fait sans doute partie des grands liens cachés sur lesquels nous devons réapprendre à nous interroger aujourd'hui parce que s'ils existent, eux seuls peuvent communiquer à nos vies un sens supérieur et une énergie d'immortalité. Le lien avec l'univers, le lien avec les profondeurs de notre être, le lien de fraternité avec tous les hommes -trois liens pour une vie reliée, plus puissante et plus consciente.
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L'Occident a continuellement cultivé cette croyance à partir d'une idée force, toujours réaffirmée sous une multitude de formes : dans cet immense univers qui nous paraît incommensurable, l'être humain constitue bel et bien la plus grande énigme. Mieux encore, l'intuition la mieux partagée de siècle en siècle a été que s'il y a bien quelque part une clé du sens de l'univers c'est du côté de l'homme qu'il faut la chercher. La transmission ininterrompue de cette intuition ou croyance -à chacun de choisir- est la chaîne d'or de l'Occident.
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Depuis la double enfance biblique et antique jusqu'à la Déclaration universelle des doits de l'homme de 1948, l'Occident s'est inlassablement interrogé en particulier sur la dignité humaine : l'être humain aurait-il dans l'univers une dignité à part, autrement dit une valeur spécifique qui le distingue de tous les autres êtres et l'élève au-dessus d'eux ? L'homme est-il une exception dans la nature ? Le cas échéant, en quoi consisterait donc ce caractère exceptionnel si digne d'être célébré et admiré ?
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