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EAN : 9782757857182
208 pages
Points (07/01/2016)
4/5   17 notes
Résumé :

" Pendant longtemps, tout au moins jusqu'à l'âge de huit ou neuf ans, j'ai vécu le fait d'être musulman le vendredi et dans les vignes de mon grand-père le samedi sans trop souffrir de la contradiction.

Mais, régulièrement, mon esprit se trouvait ramené à la même énigme : pourquoi ces univers ne communiquent-ils pas entre eux, alors qu'ils sont côte à côte ? Mon grand-père auvergnat et athée ne parlait jamais de l'islam. Je voyais les mus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ceci est le récit du parcours d'un homme et de ses rapports à sa religion, de sa foi, parfois de ses erreurs, de ses errances. de l'innocence de l'enfance entre son grand père et sa mère où il vit sa religion en toute simplicité jusqu'à son parcours d'homme adulte où plus rien n'est si simple. C'était le premier ouvrage d'Abdennour Bidar, que je lisais, choisi un peu par hasard, par curiosité, un peu par paresse (c'est un livre court). J'ai été frappée par l'honnêteté de sa démarche.
C'est au croyant (de quelque religion qu'il soit), au delà de la victimisation ou du manichéisme, des fantasmes des uns et des autres, de trouver son propre chemin, de bâtir son rapport avec sa propre religion. de cette démarche dépend les rapports qu'il entretiendra aussi avec la religion des autres et sa place dans la société. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise foi (avec ou sans jeu de mots) tout dépend de la façon dont on la vit. Nous avons plus que jamais besoin d'hommes et de femmes qui empruntent de tels chemins et qui ont le courage de s'engager dans un monde où il devient de plus en plus tentant de sombrer dans le repli sur soi et le rejet des autres au nom de la défense de son identité.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Je crus comprendre alors que sa grandeur résidait dans sa simplicité extrême, dans sa simple humanité. Tous autour de lui croyaient qu'il était grand grâce au divin qui se serait ajouté à cette humanité, comme si elle avait été recouverte par quelques chose de surhumain; en réalité, il était grand parce que son humanité était nue. Au lieu d'ajouter, il avait enlevé. Loin d'être devenu un dieu vivant, il avait accepté d'être un homme, seulement un homme, seulement lui-même, ce que presque personne ne sait faire. Car tous veulent au contraire s'élever au-dessus d'eux-mêmes d'une façon ou d'une autre - devenir plus riche, plus fort, plus beau, plus puissant, plus sage,… A commencer par tous ces disciples qui veulent devenir "plus obéissant", "plus soumis", "plus proche", "plus purs" et que sais-je encore. Plus un disciple est disciple, plus il est loin de son maître. Car l'état de disciple est l'état de celui que n'est pas satisfait de lui-même et qui veut devenir un autre. Or le maître est précisément celui qui ne veut devenir personne.
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[…] il n'y a rien de plus difficile que la liberté. Rien n'est plus difficile en effet que de se poser la question : "De quoi ai-je besoin spirituellement ?" Car cela réclame de savoir mener un véritable examen intérieur, de savoir rentrer en soi-même, de méditer, de se demander où l'on en est exactement par rapport à sa foi, à sa pratique, à Dieu. Et au contraire, rien n'est plus facile que d'appliquer mécaniquement la loi religieuse… En se contentant de dire "Dieu l'a ordonné". Est-ce là de l'obéissance à Dieu ou de la paresse spirituelle ?
p.227
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Qu'il me soit permis ici d'interpeller solennellement l'Etat français : "Au lieu de vouloir nous donner de nouveaux chefs de communauté et de nouveaux maîtres de religion, ouvrez dans chaque grande université régionale un cursus consacré à l'étude des bouleversements de fond de l'islam, tant sur le plan sociologique que religieux et culturel, que l'on intitulerait "Etude des mutations de l'islam contemporain" ! Voilà ce qui serait un signe fort -le signe approprié- vis à vis de la culture islamique, lui permettant d'acquérir cette nouvelle conscience d'elle-même dont elle manque encore si cruellement. Nous n'avons pas besoin de chefs ni d'imams, mais de penseurs. Nous n'avons pas besoin d'une élite institutionnelle et religieuse, mais d'une élite intellectuelle à laquelle on donne les moyens de se former pour que, de proche en proche, elle porte jusque dans les banlieues les plus lointaines une conception libre, égalitaire, tolérante et laique de l'islam."
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Enfin, l'Occident n'est pas du tout devenu - contrairement à ce que j'ai cru moi aussi pendant un certain temps - un désert spirituel, ce que j'appelais dans mes jeunes années "un cimetière de l'âme". Je crois au contraire que son nihilisme, son athéisme, son esprit critique, bref tout ce qu'il comportait en lui de puissance de négation a eu une vertu immense : elle nous a débarrassés de tout ce que les religions avaient accumulé d'obscurantisme, de superstition, de formalisme. L'esprit critique de la modernité a dissous tout cela comme un acide purificateur. Il n'a pas détruit la dimension spirituelle de l'existence, mais l'a complètement nettoyée du fatras religieux qui s'y était aggloméré et incrusté comme le font des parasites dans la chair.
p. 151-152
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[…] je compris à quel point cette mort et ce vide dont l'avais fait l'expérience au cœur de l'islam régnaient également sur l'Occident. Plus je lisais les philosophes contemporains, plus je m'apercevais qu'ils sont comme des spectres sur un champ de ruine…. Comme pour l'islam, je trouvais un héritage en lambeaux. Car la principale valeur de notre culture, l'humanisme, a été assassinée. Et je voyais que nos philosophes ne tenaient désormais dans leur mains que sa dépouille, désemparés et impuissant à la ranimer.

p.176-177
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Vidéo de Abdennour Bidar
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