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Citations sur Histoire de l'humanisme en Occident (56)

Nous retrouvons la règle d'or de la réciprocité du bien dans chacune des grandes traditions culturelles et spirituelles de l'humanité -au point qu'il faut parler ici d'un universel humaniste commun à l'Occident et à l'Orient. (...)
Qui est le frère ? C'est la seule ambiguité dans les textes traditionnels du monothéisme, souvent mobilisée par ses critiques. (...)
Le prochain signifie-t-il le semblable en humanité, et donc tous les hommes, ou bien le proche par le sang et la foi, donc celui qui croit au même Dieu que moi ?
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L'humanisme monothéiste ou l'humanisme de l'homme capable de s'approcher de cette perfection nommée Dieu. Léon Tolstoi, l'une des grandes consciences de la culture russe, écrit en 1893 : "La perfection divine est l'asymptote de la vie humaine; c'est vers elle que l'humanité tend toujours : elle peut s'en rapprocher mais elle ne peut l'atteindre que dans l'infini" et "la doctrine du Christ (...) dirige les hommes (...) par la conscience qu'ils ont de la possibilité d'atteindre à la perfection divine" (Le Royaume des cieux est en vous, Le passager clandestin, 2010).
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On peut se passer de croire en Dieu mais peut-on se passer de l'image ultime qu'il nous tend de nous-mêmes ?
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Insistons bien ici sur le fait que croire en Dieu ou pas n'est pas ce qui importe. l'enjeu ici est celui de comprendre quelle fonction l'idée de Dieu a pu jouer dans l'humanisme monothéiste -et peut -être au-delà dans les religions du monde en général. A quoi le divin a-t-il servi ? (...) L'important n'est pas la réalité du but mais la longueur du chemin.La vérité du cheminement est dans le cheminement lui-même.
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Le coeur de l'homme aurait été crée comme le tabernacle (sanctuaire, abri ou niche) d'une possibilité divine, comme l'écrit Schumel trigano : "l'être humain est en quelque sorte le tabernacle, le sanctuaire qui abrite- et cache donc- cette présence dans le monde" (La Monothéisme est un humanisme, Odile Jacob, 2000) ? Ces objets de foi pour le croyant peuvent être aussi des pistes d'interrogation et de méditation pour le non-croyant. Même pour qui n'a pas de foi religieuse, la mise en relation de l'existence avec "l'hypothèse Dieu" peut être extrêmement enrichissante. Car notre existence cherche -ou doit chercher- à aller vers une perfection plus grande, que l'on exprime aujourd'hui par les termes d'accomplissement, de réalisation ou de dépassement de soi. Or historiquement l'idée de Dieu est ce que l'esprit humain a pu concevoir de plus élevé en termes de dépassement.
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L'exclamation de Job face à Dieu, "Je sais que j'ai raison", est l'une des premières vagues émergées de l'un des plus puissants fleuves souterrains de notre civilisation. Elle inaugure quelque chose, une conscience de soi et une confiance en soi chez l'homme qui au moment des Lumières deviendra le fondement même du monde humain.
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Une idée, une époque, si nouvelles soient-elles, ne surgissent jamais du néant. Si nous le croyons, c'est que nous avons oublié ce qui a été semé un jour il y a très longtemps, trop longtemps pour qu'on fasse le lien. Voilà une raison fondamentale pour laquelle la culture générale et la culture historique sont nécessaires : elles permettent de voir les racines enfouies d'un événement, de le comprendre comme émergence, réémergence ou métamorphose d'une forme disparue mais pas morte. Il y a ainsi quelques idées fondamentales qui ont travaillé souterrainement la civilisation occidentales, qui ont inspiré durablement mais secrètement son cours, et qui ont été comme mises en gestation elles-mêmes au cours des siècles jusqu'à ce qu'elles soient prêtes à faire une nouvelle apparition sur la scène de l'histoire.
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Au IIIe siècle de notre ère, Plotin par exemple était encore capable de s'exprimer ainsi dans les Ennéades : "Devenu homme, on cesse d'être tout; et il faut cesser d'être homme pour "s'élever" comme dit Platon et "gouverner tout l'univers". devenu souverain de l'univers, on crée l'univers" (Flammarion, 2002). Le plus étrange ici est l'expression "il faut cesser d'être homme". Que signifie-t-elle exactement ? Elle veut dire passer de l'illusion à la réalité, de l'ignorance à la sagesse. Ce qu'il faut cesser d'être ce n'est pas l'homme lui-même mais cet homme qui s'identifie illusoirement à son corps et à sa conscience présente, et qui s'imagine alors que son être se limite à cette toute petite individualité séparée du reste de l'humanité et de l'univers. Lorsque cette erreur d'identité prend fin, l'homme se réalise au contraire comme un autre homme infiniment plus vaste, non plus séparé de l'univers mais relié à lui-même comme ce "souverain" qui le "crée".
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Au XVIe siècle, Blaise Pascal renchérit sur un mode modeste : "Il faut se connaître soi-même; quand cela ne servirait pas à trouver le vrai, cela sert au moins à régler sa vie : il n'y a rien de plus juste" (Pensées). Un siècle plus tôt, Montaigne (1533-1592) avait déjà annoncé que dans ses Essais il ne parlerait que de lui-même : "C'est ici un livre de bonne foi, lecteur (...). Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention ni artifice : car c'est mi que je peins. Mes défauts s'y liront au vif, et ma forme naive, autant que la révérence publique me l'a permis (...). Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière de mon livre." Tout de suite après il ironise en s'adressant à son lecteur : "ce n'est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain" (Essais, Folio, 2009)
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"Connais-toi toi-même", conseillait Socrate au jeune Alcibiade. Car s'il y a un mystère humain il est à chaque fois personnel. On ne trouve l'homme qu'en se trouvant soi-même dans sa particularité. C'est la paradoxe : l'universel humain est au coeur de chaque singularité personnelle. Il faut que chacun aille jusqu'au bout de son prope processus d'individuation pour déboucher soudain sur l'Homme -qui n'existe donc pas comme une abstraction séparée de chacune de nos vies.
La culture humaniste doit aider chacun dans cette progression, dans cette quête et enquête intérieure. ce sera donc à chaque lecteur de se choisir ici, parmi toutes les grandes figures de l'homme qui vont lui être présentées, celles qui lui parleront assez pour inspirer le rapport qu'il entretient à lui-même. Pour l'aider à creuser en lu-même, pour contribuer à son effort de donner à sa vie plus de sens ou de plus vastes horizons.
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