[...] Cet altruisme est mille fois préférable à l'individualisme exprimé par le fameux "parce que je le vaux bien", véritable gangrène de nos sociétés modernes et contemporaines.
La laïcité n'est pas en danger quand on en parle, quand on la défend, quand on la promeut. Elle est attaquée par les oukazes des communautaristes, par les outrances des populistes xénophobes, mais aussi par les silences des hommes qui pensent qu'elle est acquise. En effet, la laïcité demeure un éternel combat.
Le verset se poursuit avec ces mots : " Rends le bien pour le mal et tu verras ton ennemi se muer en un fervent allié." Toute une culture spirituelle découle du commentaire de ce verset.
À mon sens, une chose menace notre société française plus gravement que l'islamisme, c'est le libéralisme sauvage, la dérégulation au mépris des cultures et du vivre ensemble.
La laïcité est le pari de l'intelligence.
La laïcité [...] c'est d'abord un état d'esprit fondé sur la capacité des hommes de penser par eux-mêmes et de s'émanciper par l'accès à la connaissance.
Un verset que j'aime beaucoup dit : "Rends le bien pour le mal (Sourate XLI, 34)", c'est quasiment évangélique.
Nous avons besoin d'une conception claire de la laïcité, qui soit partagée par tous et nous permette de nous rassembler à nouveau autour d'elle. Retrouver cela est nécessaire et urgent, il en va de la concorde sociale.
Nous ne sommes pas un peuple de sang mais un peuple de conviction. Les convictions que nous partageons sur ce territoire font de nous des Français.
Penser par soi-même n'est pas un acquis spontané mais le résultat d'un effort éducatif créant un état d'esprit de liberté et d'émancipation fondé sur le dépassement et l'accomplissement.