Les Aventures de Myrtille Jones, tome 1 : La Ville en danger

Rob Biddulph est britannique, illustrateur et auteur d'albums pour enfants : les aventures de Myrtille Jones semblent être sa première incursion dans une entreprise plus romanesque, se destinant à un public plus âgé.
Ayant une grande fille de 9 ans, j'aime beaucoup lui lire à haute voix des romans qu'elle peut ensuite relire seule; j'ai donc accepté avec plaisir de participer à la Masse Critique privilégiée pour découvrir ce roman illustré.

Roman illustré m'a semblé le meilleur terme pour définir le livre car les images y tiennent une place vraiment très importante et constituent un élément clef de l'expérience de lecture. En ce sens, j'ai été un peu déstabilisée car on se trouve plus dans une configuration de lecture d'album que de lecture de roman.
Cette impression est renforcée par la brièveté des chapitres qui s'enchaînent très rapidement: chaque épisode romanesque est assez peu exploité sur le plan littéraire. Cela m'a rappelé les histoires qu'on invente avec les enfants quand ils n'arrivent pas à s'endormir, où il faut ajouter des péripéties sans cesse.

Sur le plan de l'intrigue, on est dans quelque chose de très classique et assez manichéen : des enfants qui basculent dans une autre réalité où ils vont aider les gentils créatifs opprimés, devoir échapper aux méchants oppresseurs et à leurs robots. On ne sait pas la raison de tant de haine : le livre étant le premier d'une série, l'auteur ménage son suspense même si les ficelles sont un peu grosses.
Le tout est émaillé de quelques clins d'oeil à l'histoire de l'art et la pop culture.
Là encore je pense que l'ensemble aurait gagné à être plus subtil, plus approfondi pour embarquer un lecteur adulte, en tout cas.

Pour conclure je dirais que le métier d'auteur de romans jeunesse et d'illustrateur d'albums n'est pas le même, et que Rob Biddulph ne m'a pas vraiment convaincue en tentant une opération d'hybridation.