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Critique de VincentDelareux


Dans « Les Misérables », Victor Hugo s'employait à disséquer le « bas-fond », cette « profondeur hideuse » de la société où l'ignorance règne en maîtresse au profit du Mal.
Afin d'oeuvrer dans l'ombre, les plus-bas-que-terre s'enterrent. Crapules, vandales et meurtriers gagnent les égouts de Paris pour y tisser leurs méfaits. Et Hugo de consacrer un chapitre entier aux entrailles de la capitale, où se nouent les plus sombres intrigues.
« Dans ce lieu livide, il y a des ténèbres, mais il n'y a plus de secrets. » La vraie nature des hommes se terrerait-elle donc dans le ventre des villes ?

Cette thèse a ses défenseurs, dont Solange Bied-Charreton. Dans son livre « Paris sous la terre », l'écrivaine et journaliste dépeint avec lucidité la vie grouillant sous la surface.
Le métropolitain, comme les égouts, abrite son lot d'âmes souterraines. Des âmes qui se côtoient sans se connaître, et dont certaines se transforment sitôt avalées par la bouche du métro.

Leurs failles, que la lumière du jour censurait, se révèlent dans l'intimité des tunnels. Les passions se déchaînent et le pire survient à l'occasion. « Accident grave de voyageur », annonce une voix dans le haut-parleur. Pourquoi les gens se jettent-ils sur les rails ? Parce que le métro est cet endroit où la violence se débride et où la souffrance se dénude. Sous terre, on ne ment plus. Et les contraintes sociales, elles aussi, restent parfois au tourniquet. Sacs volés, injures crachées, mères insultées… La rage s'émancipe sous les néons de Barbès ou de Châtelet.

Un texte sans fioritures ni concession. Vous ne verrez plus le métro de la même façon !
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