les inégalités sociales ne sont ni ne peuvent être un objet consensuel
Les historiens futurs de cette société retiendront sans doute comme une de ses caractéristiques principales de la fin du XXe siècle et du début du XXIe le ralentissement, l’interruption, voire le retournement de la tendance pluridécennale antérieure de réduction des inégalités entre catégories sociales
Au contraire l’intelligence des inégalités suppose que l’on soit en mesure de comprendre les rapports qui existent entre elles : les manières dont elles se combinent se déterminent réciproquement, se renforcent en cumulant leurs effets, en tendant ainsi à se reproduire au cours d’une même existence ou d’une génération à une autre
En premier lieu, nous ne traiterons ici que des inégalités entre catégories sociales. Or il existe aussi des inégalités entre hommes et femmes, entre classes d’âge et générations, entre nationaux et étrangers ou encore entre espaces sociaux (villes et campagnes, centres et périphéries, régions) qui certes, recoupent celle entre catégories sociales sans pour autant se réduire à ces dernières
Au-delà de leur caractère systémique, les inégalités se déclinent aussi suivant la classe, le sexe ou le genre, que la « race » ou la couleur, la génération ou la classe d’âge, l’espace et le territoire
Une inégalité sociale est le résultat d’une distribution inégale, au sens mathématique de l’expression, entre les membres d’une société, des ressources de cette dernière, distribution inégale due aux structures mêmes de cette société et faisant naître un sentiment, légitime ou non, d’injustice au sein de ses membres