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Critique de Opuscules


Profondément inclassable, la première oeuvre romanesque d'Enki Bilal se veut une plongée immersive dans la psyché hallucinée de l'artiste. Nu sur un lit de camp, le dessinateur se promène dans les méandres de son imagination, déambulant entre les couloirs d'un sombre musée à la gloire de Picasso. Bilal croise au fil de son errance fantasmagorique les fantômes du maître et de Marat, de Dora Maar et de Goya. Dans ce texte stroboscopique, tout est affaire de sensation. le corps devient objet de conscience, l'âme elle-même se mue en une créature mouvante, englobante. Totale. Et l'illustrateur devient le guide d'une promenade assoupie à la gloire de l'art, ballade enchantée et perturbante qui évolue de toile en toile, de trésor en merveille, jusqu'à l'apothéose Guernica.
A l'instar de son auteur, Nu avec Picasso est une oeuvre polymorphe, dont la scénographie impeccable laisse aisément imaginer une performance portée devant un public nimbé de lumière rouge, une performance globale et transcendantale. Ce récit démentiel fait la part belle à tous les codes littéraires, il dérange parce qu'il est brut, il enchante parce qu'il fait du lecteur un spectateur-acteur. de la brièveté de cet ovni naît une intensité rare, délicieuse et fulgurante.
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