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Critique de Musa_aka_Cthulie


Quand j'étais petite - je devais avoir moins de 10 ans - on m'a offert trois éditions des fameux contes russes de Bilibine, dont les originaux sont conservés au musée Goznak de Moscou : La princesse-grenouille, L'oiseau de feu et (peut-être mon préféré) Maria des Mers. Ces trois contes aux illustrations superbes m'ont depuis toujours accompagnée. Mais d'autres contes de Bilibine existaient, auxquels je n'avais pas accès.

En 1997, les éditions du Sorbier et Actes Sud ont chacun publié une réédition des ces contes fabuleux. Je possède les deux, parce qu'elles diffèrent sensiblement. Ici, nous avons affaire à la publication d'Acte Sud, qui a choisi, je ne sais pourquoi, de se limiter à cinq histoires (contre sept au Sorbier). Autre particularité de ce livre : Acte Sud a fait appel à une nouvelle traductrice - là non plus, je ne sais pas pourquoi (peut-être une question de droits, peut-être la traduction de Luda était-elle jugée obsolète).

Donc, si les histoires restent bien celles de Bilibine et du folklore russe, le langue n'est plus le même et, non seulement j'y perds, personnellement, parce que je ne retrouve pas les textes de mon enfance, mais aussi parce que le style est beaucoup moins rythmé, qu'il est autrement codifié et ressemble un peu trop à celui des contes de Perrault. Toutes les histoires commencent ici par "Il était une fois" ; or, dans les contes russes de mon enfance, aucune, justement, ne débutait par cette formule. Toute spécificité, tout exotisme ont presque disparu du texte, et c'est bien dommage (j'exagère un peu, mais pas tant que ça).

Cela dit, les histoires et les personnages sont toujours aussi fascinants, la terrible - ou sympathique, c'est selon - Baba Yaga en tête. Impossible de ne pas trembler avec Ivan-tsarévitch devant les nombreuses aventures et les obstacles qu'il doit franchir, impossible de ne pas craindre Kotchéï l'immortel, impossible de ne pas s'attacher à l'enchanteur et mystérieux loup gris...

En outre, cette édition comporte un avantage énorme sur celle du Sorbier : la qualité des reproductions. Si on lit les contes russes illustrés par Bilibine, c'est avant tout pour leurs dessins somptueux, magiques, inventifs, qui se déploient jusque dans les encadrements et les lettrines. Or ici, on a mis beaucoup de soin à les transposer sur un nouveau support, notamment en choisissant un papier aussi proche que possible par sa texture de celui utilisé dans les originaux. La résolution n'est pas toujours parfaite, on peut parfois noter un peu trop de saturation des couleurs, mais dans l'ensemble, c'est du bon travail. On peut donc profiter à l'envi des superbes créations de Bilibine, dont je crois que je ne me lasserai jamais. Lisez-les, relisez-les, feuilletez-les, regardez-les... et laisser-vous aller à rêver.
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