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Critique de steka


« Je prendrais soin d'indiquer en quoi mes idées me paraissent répondre à des besoins qui m'étaient propres, afin que chacun fasse la part des choses et juge dans quelle mesure elles peuvent valoir pour lui. »
De son long séjour avec la pensée chinoise et tout particulièrement avec celle de Tchouang-Tseu, et de ses propres expériences de vie, Jean-François Billeter tente de dégager ce qu'il désigne ici comme un paradigme, c'est-à-dire extensivement une vision du monde et dans un sens plus restrictif, une manière d'être et d'agir que chacun, à partir de sa propre observation, peut décider ou non de faire sienne, de s'approprier.
Suite à une première lecture, on est frappé par l'écart étrange qui semble s'installer entre l'apparente facilité de ce qui est proposé là et la difficulté de pouvoir le mettre en pratique. Force nous est pourtant de constater, que ce n'est pas à une trop grande abstraction de la pensée de Billeter que nous devons cette fâcheuse résistance, mais à un obstacle qui semble résider en nous, comme un ensemble de « mauvaises habitudes » que nous n'avons pourtant nullement choisies.
« Je donne au mot « corps » une acceptation nouvelle. J'appelle « corps » toute l'activité non consciente qui porte mon activité consciente et d'où surgit le mot manquant ou l'idée nouvelle. (...) je me représente nos différentes formes d'activité consciente comme comprises dans l'activité du corps, le corps n'étant rien d'autre que de l'activité. »
C'est par l'analyse du geste que Billeter tente alors de démontrer la nature de cette activité. Car «le geste fournit un paradigme, celui de l'intégration» qui se réalise dans une suite d'étapes, de paliers qui permettent l'acquisition d'une connaissance nouvelle de la réalité : les lois de l'activité, lesquelles «serviront, en quelque sorte, d'instruments de navigation.»
Il ne saurait être question de résumer ici, l'ensemble de ce petit ouvrage de Billeter à la fois si simple et si complexe, car il ne doit pas faire illusion : « il sera vite lu, mais le travail de l'imagination auquel il invite exigera patience et longueur de temps. »
J'espère simplement à travers cette introduction avoir pu éveiller l'intérêt de quelques-uns pour ce remarquable petit livre que je vais certainement garder « sous la main » quelque temps.
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