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Critique de Kickou


Voici donc un roman policier historique et épistolaire ! ou un roman épistolaire historico-policier ? ou … enfin bref vous pouvez mélanger ces trois ingrédients à votre guise (comme le Duc). Dans mes notes de lecture, j'ai écrit « pas de naïveté quant à ces grosses ficelles » ; je vous laisse interpréter cette note, j'ai parfois moi-même du mal à retranscrire autrement mes propres sentiments. Mais j'ai bien aimé ce roman, je l'ai trouvé à la fois divertissant, érudit (donc enrichissant) et intelligent dans le fond et la forme ; trois genres littéraires, trois qualificatifs.
L'action se déroule à Florence en 1557 ; Cosimo de Médicis règne sur son duché, Catherine de Médicis est reine de France, Michel-Ange travaille encore sur la Chapelle Sixtine à Rome et Jacopo da Pontormo, autre grand maitre florentin, meurt assassiné sur le chantier de sa fresque de la Basilique San Lorenzo. Il s'en suit un échange de courriers entre les différents protagonistes (une petite vingtaine), pour découvrir qui ? et pourquoi ?
L'écriture est précieuse comme il se doit, teinté parfois de vulgarité bien sentie lorsqu'il est question de haine entre instigateurs. Dans la forme nous sommes au 16ème siècle, mais en filigrane cela ressemble beaucoup à certaines actualités politiques, religieuses et sociétales : Manigances et soif du pouvoir, rivalités artistiques, compromission et inconséquence des « grands de ce monde » … comme toujours (j'aurais aimé écrire comme souvent). On peut aussi s'interroger sur les limites de la liberté des artistes subventionnés (on parlait avant de mécénat).
Citation p.63 « Je sais bien que les temps changent, mais vous n'êtes pas obligé de changer avec eux » … mais p.134, le broyeur de couleurs Marco Moro (celui-là m'est bien sympathique) : « Mais pour quoi faire, la République, si le pouvoir est aux mains de quelques-uns, au détriment de tous les autres ? (…) Peu nous chaut d'être gouverné par un ou par plusieurs. Ce que nous voulons n'est pas la République mais la justice, qui est l'autre nom de la République pour tous ». Vous vous doutez bien que celui-là va être soupçonné !
Après La septième fonction du langage [ https://www.babelio.com/livres/Binet-La-septieme-fonction-du-langage/722165/critiques/1039183 ] , encore une belle réussite de Laurent Binet, chapeau !
Allez, salut.
P.S. : Ah ! si, quand même une petite pinaillerie ; Page 128, le 22 février 1557, Maria de Médicis, de Florence, envoie une missive à sa tante Catherine de Médicis qui lui répond de Fontainebleau … le 25 février !?! Ce serait un peu lent aujourd'hui par mail ou SMS, mais à l'époque combien de chevaux de relais seraient morts sous la cravache ? 😉.
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