Après deux ou trois conseils que le vent lui glisse à l'oreille, il vient se percher en deux coups d'ailes sur l'épaule de Rodolphe, tout ému que l'oiseau n'ait pas voulu le quitter. C'est qu'il s'est attaché à cette petite boule de vie joliment emplumée.
Rodolphe est Grand, TrEs GrAnD, C'EST UN GÉANT.
Rodolphe est Gros, TrEs GrOs,
et il est enfin HEUREUX
au milieu des oiseaux.
Soudain quelque chose atterrit
aux pieds de Rodolphe.
C'est un oisillon tombé du nid.
Rodolphe s'accroupit
et offre le creux de sa main comme
nouveau berceau à ce petit bout de vie.
Nu comme un ver, les yeux à peine
ouverts et le bec ourlé d'un liseré jaune,
l'oisillon crie sa détresse et sa faim.
Et un matin, alors que la rosée sème sans bruit ses perles de pluie,
il quitte la douceur de la chemise pour s'essayer à la voltige.
Après deux ou trois conseils que le vent lui glisse à l'oreille,
il vient se percher en deux coups d'ailes sur l'épaule
de Rodolphe, tout ému que l'oiseau n'ait pas voulu
le quitter. C'est qu'il s'est attaché à cette petite boule
de vie joliment emplumée.
Rodolphe et son ami ne se quittent ni d'une semelle
ni d'un battement d'ailes
et les jours s'égrènent au fil de cette douce complicité de l'amitié.
Rodolphe est Seul, TrOp sEuL,
TELLEMENT SEUL
que depuis la dernière personne qu'il a rencontrée,
la lune a déjà accroché son croissant dans le ciel
plus de mille fois.
Il a fuit tous les regards moqueurs
qui dansaient autour de lui leur cruelle farandole.
Par une belle journée de printemps, les nids alentour se hérissent des têtes déplumées des petits affamés piaillant leur impatience d'être ravitaillés.
"Un petit ogre tombé du ciel"