AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de RChris


Bjarni Gíslason de Kolkustadir livre dans “La lettre à Helga” son amour devenu impossible au moment “où l'on regarde ses pantoufles en pensant qu'un jour elles seront encore là, tandis qu'on n'y sera plus pour les enfiler”,

Il nous parle avec lyrisme et sagesse de sa vie en Islande, loin de la ville : “j'ai appris à interpréter le souffle qui sort des naseaux du boeuf".
Il pêche le lump pour le caviar, capture le phoque au filet et traite la gale des moutons avec une balnéation à base de cette préparation : “je jetai dans l'urine pure des algues et de la cendre de bois, additionnées de bitume, de pisse humaine et de quelques feuilles de tabac. Ça fait toute la différence!”

C'est un personnage rustique qui aime de cette façon et c'est tout le charme de ce roman de faire des ponts entre sa vie d'éleveur de moutons et sa sensualité (voir citations).

L'auteur, Bergsveinn Birgisson, porte la mémoire des histoires que lui racontait son grand-père, éleveur et pêcheur lui-même dans le Nord-Ouest de l'Islande.

Ce court roman m'a enchanté par l'authenticité truculente du narrateur.
Il a su me faire partager son mode de vie et la sincérité de son amour.

Le nonagénaire perce l'abcès de sa vie dans cette lettre, en faisant une sorte de bilan testamentaire bouleversant : “Je compris que le mal, dans cette vie, ce n'était pas les échardes acérées qui vous piquent et vous blessent, mais le doux appel de l'amour auquel on a fait la sourde oreille - la lettre sacrée à laquelle on répond trop tard, car je le vois à présent, dans la clarté du dénouement, que je t'aime moi aussi.”
Commenter  J’apprécie          453



Ont apprécié cette critique (45)voir plus




{* *}