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Critique de jprathle


C'est impressionnant de voir combien dénotent les tons de Munkey diaries et de Post-scriptum. le premier volume du journal intime de Jane Birkin était joyeux, envolé, presque lyrique. La chanteuse vivait pourtant des moments difficiles, sa solitude durant l'enfance l'emprise qu'elle subit de la part de John Barry, l'instabilité émotionnelle de Serge Gainsbourg. Mais les notes qu'elles prenait durant cette période étaient empreintes de douceur et de lumière. Si dans le second volume la douceur est toujours aussi présente, ses écrits sont plus sombres, plus mélancoliques. Elle voit le monde autour d'elle changer, elle est entourée par la mort, par la guerre, par la maladie. Elle se voit, et on la voit en parallèle vieillir, et c'est passionnant et assez peu banal d'avoir l'occasion de constater l'évolution quasiment au jour le jour d'une personnalité qui prend du recul, qui murit.

L'amour est toujours au coeur des préoccupations de Jane Birkin dans Post-scriptum. On y retrouve l'amour de ses proches, de ses trois filles avec qui elle vit des moments de tendresse émouvants, de celui de ses amants, qui au fur et à mesure des ruptures et de sa prise de conscience de ses propres désirs s'étiole un peu. Les textes magnifiques que Serge Gainsbourg lui écrivit lors de leur rupture décrivent ainsi parfaitement la fin d'un amour et la tristesse qui l'entoure. Mais le livre est aussi entouré par la mort, qui semble douloureusement affecter son autrice. L'un après l'autre, les personnes qu'elle a aimé disparaissent, et le fait qu'elle n'ait plus écrit un seul mot après la mort de Kate Barry est non seulement compréhensible mais aussi révélateur. Elle parle d'ailleurs de ces événements, ainsi que des affreux moments qu'elle a dû passer à l'hôpital avec une grande pudeur.

En filigrane, on retrouve dans Post-scriptum des très jolis mots que Jane Birkin adresse à ses amis, en tête desquels figure sa fidèle Gabrielle. L'actrice aime fondamentalement les êtres humains, et son engagement autour des Guerres de Yougoslavie, ou auprès d'Aung San Suu Kyi en témoigne. Elle ne fait pas de l'humanitaire pour se montrer, sa sincérité est d'ailleurs parfois maladroite, et elle l'admet à demi-mot au sujet de la birmane. Mais c'est ce qui rend aussi ce quasi autoportrait touchant, on peut voir les failles et les bons côtés d'une personnalité attachante. On y décèle surtout une belle âme, qui se soucie du bien-être de celles et ceux qui l'entoure. On ne peut qu'admirer l'honnêteté du geste, celui d'une artiste qui ne se cache pas, qui est parfois lucide, parfois dure envers elle-même, mais qui lutte, qui mord la vie à pleines dents, et qui aime.
Lien : http://lecinedeneil.over-blo..
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