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Marion de la librairie Dialogues nous propose ses coups de c?ur du rayon Sciences humaines: "Aung San Suu Kyi, l'icône fracassée" de Bruno Philip (Équateurs), "Les aventures de Kawi" de Guillaume Alemany (L'Harmattan) et "Au temps des Vikings" d'Anders Winroth (La Découverte).
Réalisation : Ronan Loup.
Questions posées par : Élise le Fourn.
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La liberté de penser, c'est d'abord la liberté de poser des questions, or pendant longtemps, le peuple birman a été privé de ce droit. Beaucoup de jeunes ne savent même plus comment poser des questions. Il faudra consacrer encore beaucoup d'effort pour que notre loi fondamentale permette une véritable liberté de conscience.

Nous avons remarqué au cours de cette tournée [dans les différents Etats de la Birmanie] que partout où la population osait agir politiquement, elle jouissait de plus de droits. Tandis que là où sévissait la peur, sévissait aussi l'oppression. C'est pourquoi, si nous voulons la démocratie, nous devons faire preuve de courage; et j'appelle courage le fait de faire ce que l'on pense juste, même si l'on a peur. La peur est inévitable. Nous devons seulement apprendre à la maîtriser.
En Birmanie, nous avons tendance à user de la menace pour élever nos enfants. J'aimerais, de tout mon coeur, vous demander de ne pas le faire. Dans notre pays, pour apprendre à nos enfants ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire, nous préférons les menaces aux explications qui leur permettraient pourtant de comprendre par eux-même. Ce type d'éducation à base d'intimidation prévaut au point que nos dirigeants ne cherchent même pas à s'expliquer ce qu'ils font, et se contentent de recourir à la menace pour maintenir le peuple sous leur domination. Ce comportement fait partie de notre culture, et il nous faut le changer. Enseignons à nos enfants en leur expliquant les choses. C'est de notre responsabilité. Nous avons le devoir de leur apprendre le sens de la justice et de la compassion.
C'est bien d'avoir du soutien. C'est bien d'avoir des gens qui ont pour vous de la sympathie et vous comprennent. Mais au bout du compte ce sont vos deux jambes à vous qui doivent vous faire avancer
Tu n'as pas le droit de t'attendre à ce que la liberté tombe du ciel. Ce n'est pas ainsi qu'on arrive à la libération. Notre révolution ne sera couronnée de succès que si chacun comprend qu'il a un rôle à jouer.
Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime…

Les Kachins ont également institué trois types de gouvernement traditionnel. Le "gumalo-gumsa", plus fréquent au nord, est un système démocratique où chaque communauté se soumet aux décisions de la majorité.
Dans le système gumsa, le plus répandu parmi les groupes de langue jingpaw, l'autorité est détenue par les duwas, héritiers des terres. Il y a deux catégories de duwas: ceux qui ont droit à une patte de chaque animal tué par leurs sujets et ceux qui n'y ont pas droit. Les duwas les plus estimés sont ceux de la lignée des fils cadets, qui sont les héritiers chez les Kachins contrairement aux aînés.
Le troisième mode traditionnel d'administration locale des Kachins est le gumlao. Ce système qu'on peut qualifier de révolutionnaire est pratiqué dans la région de la vallée Hukawng par une population qui s'est révoltée contre l'autorité des duwas et a institué un gouvernement consultatif fondé sur le vote populaire. Cette révolution, qui date de trois ou quatre siècles, s'est imposée plus tard ailleurs. Sous la férule britannique, plusieurs communautés adeptes du gumlao sont revenues au système gumsa des héritiers duwas.
A notre époque même une seule voix peut être entendue partout dans le monde.
Nous nous préparions à l'insurrection inévitable. Remarquez‑le bien, messieurs les juges, nous n'avons jamais préparé l'insurrection, comme le dit le procureur, nous nous sommes préparés à l'insurrection. Nous y préparer, cela signifiait d'abord, pour nous : éclairer la conscience populaire, expliquer au peuple que le conflit était inévitable, que tout ce qu'on nous accordait nous serait bientôt enlevé, que seule la force pouvait protéger le droit, que nous avions besoin d'une puissante organisation des forces révolutionnaires, qu'il fallait opposer nos poitrines à l'ennemi, qu'il fallait être prêts à s'engager dans la lutte jusqu'au bout, qu'il n'y avait pas d'autre chemin. Voilà ce que nous considérions, essentiellement, comme une préparation au soulèvement. Trotsky
C'est pour qu'il puissens revenir ici que nous luttons pour la démocratie dans ce pays. Où iront-ils si nous ne pouvons faire pour eux de ce pays un endroit sûr, où les gens puissent se sentir en sécurité ?
Vivre jusqu'à l’âge de quatre-vingt-dix ou cent ans ne signifie pas pas vivre vraiment. On peut bien atteindre ce grand âge et n'avoir rien fait pour autrui. On peut naître, vivre et mourir sans avoir rien donné au monde. Je ne pense pas que ce soit vivre vraiment. La vraie vie exige d'avoir le courage de prendre en charge les besoins des autres et d'assumer cette responsabilité. C'est du devoir de chacun et nous devons l'insuffler à notre jeunesse. Nous devons amener nos enfants à comprendre que bien agir, c'est agir dans l'honneur. p.167