Citations sur Dictionnaire amoureux de l'humour juif (11)
Isaac reçoit pour son anniversaire 2 très belles cravates en cachemire de sa mère, une bleue et une rouge.
Le vendredi suivant, il sait qu’il doit en mettre une pour aller dîner chez ses parents. Il hésite longtemps et opte finalement pour la bleue.
"Ah, dit sa mère après avoir embrassé son fils, tu n’aimes pas la rouge ; j’en étais sûre ! "
(page 735).
Si l’humour dans le Talmud est incontestable, l’humour de la Bible, l’humour dans la Bible est un objet de débat.Nous avons d’un côté Baudelaire dans De l’essence du rire : « Le Sage […] ne s’abandonne au rire qu’en tremblant », « Le Sage craint le rire […] Il y a donc […] une certaine contradiction secrète entre son caractère de sage et le caractère primordial du rire. […] Dans le paradis terrestre, la joie n’était pas dans le rire. »
Il va de soi que l’humour juif n’a pas attendu l’autorisation des rabbins pour créer du plaisir et faire ses ravages, et qu’il a existé bien avant.
Notre dictionnaire ne commencera pas par la lettre A, bien qu’alef soit la première lettre de l’alphabet hébraïque, faisant référence au premier jour de la conception de l’homme. Nous commencerons quand même par le B.
C’est le mot allemand 'witz' (vits en yiddish, vitsn au pluriel, mais je garde 'witz' invariable, pour ne pas ajouter un s après un t et un z, ce que le français ne supporterait pas) que j’utilise à la place des mots blague, esprit, mot d’esprit, bon mot, plaisanterie, histoire, anecdote, vanne et d’autres termes.
(Mode d'emploi)
Contrairement à ce qu’on pense, les juifs, différents en cela des musulmans, ont le droit de boire de l’alcool. On cultive la vigne en Palestine depuis toujours, la Bible parle du raisin, des vendanges, on y boit du vin.
En effet, le rire est bête – comme les femmes. L’Ecclésiaste dit (Kohelet 7, 6) : « Car comme le bruit des épines sous la chaudière, ainsi est le rire des insensés. » Puis, à un autre endroit, il dit : « Mieux vaut le chagrin que le rire. » Voyez-vous ça !
La différence entre le rire d’Abraham et celui de Sarah, c’est que le rire de Sarah est celui de quelqu’un qui hésite.
L’histoire mythique des Juifs commence par le rire. Le présent ouvrage a donc la prétention d’aller plus loin qu’un simple recueil de witz, d’histoires ou même qu’une analyse de l’humour juif. Le lecteur pourra, à travers les articles, se faire une idée de l’histoire juive (j’allais écrire de l’« âme juive » mais je me suis retenu) dont l’humour est une composante essentielle, primordiale.
Il y a un récit, une histoire, des acteurs qui aiment, haïssent, achètent, vendent, gagnent, perdent, contestent, luttent, se cachent, s’échappent, se rattrapent, interrogent, répondent, prient, supplient, mentent, espèrent… la vie, en quelque sorte… Mais de l’humour, point.
L’humour du badkhn était mordant, souvent grossier : il disait d’une mariée qu’elle était laide, faisait des blagues sur les parents, décédés ou vivants, du marié et se moquait des invités pour avoir apporté des cadeaux sans valeur.