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Critique de Cyelle


L'album graphique retrace un pan de la vie d'Anaïs Nin. A vingt ans, elle est fiancée à Hugo Guiler. La jeune femme se sentira tiraillée entre sa vie étriquée d'épouse à Paris et une existence plus libre et épanouie. A partir d'un journal intime, elle se réfugie dans l'écriture où elle livre ses pensées, ses désirs, son intime tel un exutoire libérateur.

Anaïs Nin, la mer des mensonges … un titre poétique. Une mer sur laquelle, Anaïs y est ballotée entre désir masculin, sensibilité complexe et narcissisme. Une mer de mensonge nébuleuse et tourmentée.

Un récit d'émancipation qu'elle délivrera plus tard dans ses écrits où elle affiche pour l'époque la possibilité d'aimer plusieurs personnes à la fois, une femme sensuelle et libérée. Une parole jusqu'alors réservée aux hommes (1930).

Une femme libérée ? Si vous le dites … la quête du père semble être une composante fondatrice de sa vie et d'une mer intérieure tortueuse. Une mer de mensonge à mon sens pas si libératrice.

L'album est davantage remarquable par la qualité du trait de crayon de Léonie Bischoff. Un album graphique fin et sensuel. L'utilisation d'un crayon multicolore appui une personnalité à plusieurs facettes parfois déroutantes.

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