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Critique de Apikrus


Après nous avoir régalés avec 'Briser la glace', récit de voyage sur les côtes les plus septentrionales du globe, Julien Blanc-Gras visite quelques pays du Golfe persique et nous fait partager ses découvertes.

Outre leur relative proximité géographique, le Qatar, le Barhein, l'Arabie Saoudite, et les Emirats Arabes Unis ont en commun un sous-sol riche, une religion musulmane qui occupe une place centrale, et des régimes autoritaires.
Les différences - et les différends - entre ces pays sont cependant nombreux : conceptions religieuses diverses, stratégies d'alliances politiques ou militaires variées, rapports à la modernité à géométrie variable.

En découvrant le Qatar, l'étonnement de l'auteur et celui du lecteur sont grands. En quelques dizaines d'années, les bédouins et pêcheurs de perles de cette petite presqu'île (11 600 km2) ont cédé la place à des rentiers, grâce à l'abondance des ressources gazières du sous-sol.
Une armée de travailleurs 'importés', parfois traités en esclaves, accomplit pour les Qataris tous les travaux fastidieux. L'étranger n'est ici considéré que pour ce qu'il peut apporter au pays, en l'occurrence son travail, et tout ce qu'il représente par ailleurs y apparaît comme une menace. Il n'est donc guère surprenant que l'auteur n'ait pu échanger avec les Qataris comme il le souhaitait, d'autant moins que lorsqu'il a voulu communiquer avec des femmes, le machisme ambiant a compliqué les choses.

Malgré tout, Julien Blanc-Gras parvient à nous livrer un portrait édifiant et probablement très juste du pays. Il a eu moins de chance avec le Barhein, méfiant à l'égard des journalistes et écrivains, et l'Arabie saoudite, dont les frontières sont fermées aux étrangers…

Comme dans les autres ouvrages de Julien Blanc-Gras, j'ai apprécié le recul qu'il sait prendre avec ses sujets, le regard décalé qu'il porte sur le monde, et l'humour discret avec lequel il nous le fait partager.
Néanmoins, après la brillante première partie consacrée au Qatar, je suis un peu resté sur ma faim dans la suite de l'ouvrage consacrée aux autres dictatures du Golfe persique, à propos desquelles l'auteur est moins disert.
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