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Dans le désert, à mille milles de toute terre habitée, imaginez ma surprise, quand une drôle de petite voix m'a réveillé. Elle disait :
- S'il vous plaît... dessine-moi un vilain petit Qatar!

Un vilain petit Qatar ?( soupçonné de financer le terrorisme " Les salaires des fonctionnaires du Hamas sont financés à hauteur de 30 millions de dollars mensuels par le Qatar »" L'OBS.).Le Qatar en rit:
"Le Qatar est peu pourvoyeur en djihadistes (beaucoup moins que la Belgique, par exemple). Il faut dire que c'est fatigant de faire le djihad', note un diplomate taquin, en faisant allusion au goût modéré des Qataris pour l'effort. Pourquoi aller se terrer dans une grotte même pas climatisée avant de se faire exploser au nom d'Allah quand on vit dans le confort ?"

- S'il te plaît, dessine moi un stade, pour la Coupe du monde 2022 : 17 degrés à l'intérieur alors qu'il en fera 28 dehors!
Il est là ton stade, avec 6500 ouvriers morts ( et enterrés sous la pelouse?) Il est climatisé avec du... pétrole.

"En une génération, on est passé de la piste à l'autoroute, de la tente aux gratte-ciel et du chameau à la Ferrari. Ce ne sont pas des métaphores à 2 pétrodollars : c'est exactement ce qui s'est passé"
Car le chameau est un des 10 animaux qui polluent la planète avec leurs pets, et on l'a troqué contre... des chevaux vapeur et un cheval cabré (Le Ferrari World Abou Dhabi...)

-S'il te plaît, dessine moi un immigré!
-"Ils mentent sur les contrats. le recruteur passe chez nous au village. Il te donne un contrat à 1 200 euros par mois, logé. C'est une bonne opportunité, tu signes. Au bout du compte, c'est 250 euros pour onze heures de travail par jour. On est logés dans des baraquements à huit dans une chambre où il n'y a pas la place de mettre une table. Pourtant, on est des humains, non ?"
Bon, jetons un voile... là-dessus?

Ici, ce n'est pas du Maghreb de canard...
"Les Qataris nous trouvent souvent ingrats et sont blessés par le "Qatar bashing", sur l'air de « on investit votre argent chez vous et vous nous pourrissez, on fait la guerre à vos côtés en Libye et vous nous traitez de terroristes ".
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Après un voyage périlleux dans le grand Nord ('Briser la Glace', janvier 2017), l'auteur nous invite dans les pétromonarchies du Golfe – Qatar, Dubaï, le Bahrein –, ces pays partagés entre modernité et tradition depuis la découverte d'importants gisements de pétrole dans les années 70. Les modes de vie de ces populations (autrefois pêcheurs de perles sur les côtes et bédouins dans les terres) ont été bouleversés en une trentaine d'années.

La glace avec les habitants n'a pas été facile à briser, cette fois, en raison du choc culturel certainement, mais aussi à cause de la méfiance à l'égard du regard occidental : « Vous n'écrirez pas n'importe quoi, n'est-ce pas ? On a déjà eu de mauvaises expériences avec des journalistes européens qui ont donné de nous une image déformée. »
On a effectivement en tête quelques clichés réducteurs (gigantisme, gaspillage, exploitation de main d'oeuvre étrangère pour réaliser ces caprices de nouveaux riches...).
Mais on peut compter sur Julien Blanc-Gras pour aller au-delà, et nous en apprendre beaucoup sans jamais nous ennuyer.
A la fois bienveillant et critique, les yeux et l'esprit grand ouverts, il fait part de ses observations et de ses rencontres avec humour et autodérision, toujours.

De mon lit et de mon transat, je l'ai suivi au bout du monde et j'espère le suivre encore longtemps. Je l'ai même accompagné toute émue et souriante dans son quotidien de futur papa.

Merci L. 😊 pour le rab de vacances & d'anniv ! 🎁🎂
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 Globe-trotter insatiable, l'auteur Julien Blanc Gras, auteur notamment du fameux "Touriste" que j'avais énormément aimé  il y a quelques années, par son regard plein d'humour et de décalage  que l'auteur posait sur ses différents voyages,  s'était sédentarisé  pendant 9 mois pour observer un ventre, celui de sa compagne, qui  s'arrondissait de jour en jour.
Il n'a pas attendu d'être un vieux papa pour repartir dans ses contrées lointaines. et  ses nouvelles pérégrinations l'ont amené du coté  de la péninsule  du Moyen-Orient  en passant par le  Qatar à Dubaï jusqu'à Oman. 

L'auteur nous livre comme à son habitude  une analyse fine de ces destinations et prend bien soin de traiter un certain nombre  des différentes thématiques abordées par son voyage, de la condition de la femme aux pouvoir des médias et des partis politiques.
 Des pays et des lieux prises dans une ambivalence permanente entre modernité économique et industrielle et maintien de certaines traditions ancestrales, notamment sociétales.
Un périple plein de surprises et d'observations subtiles qui montre que le regard de Blanc Gras, même repu aux joies de la paternité n'a rien perdu de sa malice et de sa pertinence.

Un récit passionnant qui prend bien soin d'éviter clichés et faux semblants et , nous donne envie d'en savoir plus sur ces pays méconnus. Un pari remporté haut la main.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Julien Blanc-Gras raconte, sur un ton souvent second degré, son séjour sur les bords du golfe persique, entre Qatar et Oman. L'essentiel du livre est consacré au Qatar; un choix qui s'avère pertinent.
Si tous les pays de la zone ont vu en quelques décennies leur quotidien basculer grâce aux pétro- dollars, ces monarchies absolues n'ont pas toutes évoluées de façon identique. L'Arabie Saoudite reste fermée à ceux qui ne viennent pas en pèlerinage ou pour affaires (mais dispose quand même d'un office de tourisme...). Dubaï et les Émirats Arabes Unis ont cédé au consumérisme et multiplient les projets XXL : mall de boutiques de luxe, avec pistes de ski artificiel, véhicules de luxe et tentes bédouines dotées de l'air climatisé. le tout servi par une armée de travailleurs d'Asie. Oman est resté un peu à côté de ce ruissellement de richesses.
Le Qatar, lui, veut présenter la même image de modernité (au sens occidental), tout en conservant un fonctionnement traditionnel que nous estimons archaïque. Les hommes portent tous des dishdasha blanches et les femmes des abaya, robes islamiques noires, avec le hijab, voire le niqab pour totalement cacher leur corps et leur visage. le gouvernement multiplie les dépenses sportives achetés à coups de dollars, pour distraire au maximum 200 spectateurs dans un stade de 14 000 places, construit par des ouvriers népalais sous payés. Tout le monde parle anglais, car de toute façon, entre les nurses philippines et les employés sri-lankais, les Qataris sont minoritaires sur leur sol. de là découle peut-être une forme de refermement sur soi. Toute évolution démocratique risquerait de faire perdre leurs avantages aux locaux, qui pour le moment contrôlent les entrées des étrangers en délivrant des contrats de travail et en bloquant leur sortie ultérieure. Les files d'attentes ne sont pas pour eux et ne comptez pas faire un constat avec le jeune Qatari en Ferrari qui vous a embouti par l'arrière, de toute façon c'est lui qui a raison et la justice locale le rappellera.
Tout est dans le grand écart entre un discours « moderne » et un fonctionnement tribal. Malgré sa bonne volonté Julien Blanc-Gras n'arrivera guère à développer de vrais contacts avec les Qataris…
Le livre est court, efficace, ne manquant pas de dérision par moments, et même s'il ne révèle aucun scoop, il constitue un bon reportage sur une région que nous connaissons peu, alors même que les habitants de cette zone connaissent, eux, tout de l'Occident.
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Après nous avoir régalés avec 'Briser la glace', récit de voyage sur les côtes les plus septentrionales du globe, Julien Blanc-Gras visite quelques pays du Golfe persique et nous fait partager ses découvertes.

Outre leur relative proximité géographique, le Qatar, le Barhein, l'Arabie Saoudite, et les Emirats Arabes Unis ont en commun un sous-sol riche, une religion musulmane qui occupe une place centrale, et des régimes autoritaires.
Les différences - et les différends - entre ces pays sont cependant nombreux : conceptions religieuses diverses, stratégies d'alliances politiques ou militaires variées, rapports à la modernité à géométrie variable.

En découvrant le Qatar, l'étonnement de l'auteur et celui du lecteur sont grands. En quelques dizaines d'années, les bédouins et pêcheurs de perles de cette petite presqu'île (11 600 km2) ont cédé la place à des rentiers, grâce à l'abondance des ressources gazières du sous-sol.
Une armée de travailleurs 'importés', parfois traités en esclaves, accomplit pour les Qataris tous les travaux fastidieux. L'étranger n'est ici considéré que pour ce qu'il peut apporter au pays, en l'occurrence son travail, et tout ce qu'il représente par ailleurs y apparaît comme une menace. Il n'est donc guère surprenant que l'auteur n'ait pu échanger avec les Qataris comme il le souhaitait, d'autant moins que lorsqu'il a voulu communiquer avec des femmes, le machisme ambiant a compliqué les choses.

Malgré tout, Julien Blanc-Gras parvient à nous livrer un portrait édifiant et probablement très juste du pays. Il a eu moins de chance avec le Barhein, méfiant à l'égard des journalistes et écrivains, et l'Arabie saoudite, dont les frontières sont fermées aux étrangers…

Comme dans les autres ouvrages de Julien Blanc-Gras, j'ai apprécié le recul qu'il sait prendre avec ses sujets, le regard décalé qu'il porte sur le monde, et l'humour discret avec lequel il nous le fait partager.
Néanmoins, après la brillante première partie consacrée au Qatar, je suis un peu resté sur ma faim dans la suite de l'ouvrage consacrée aux autres dictatures du Golfe persique, à propos desquelles l'auteur est moins disert.
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Avec Julien Blanc-Gras comme auteur, on s'attend à partir en voyage l'espace de quelques heures. Ce livre-ci ne déroge pas à cette règle.
Evasion, dépaysement, humour, découverte, voilà ce à quoi vous devez vous attendre. Julien Blanc Gras partage ses impressions de voyage, sa vision des pays qu'il traverse (en l'occurrence ici les pays de la Péninsule arabique) , nous raconte ses rencontres et de nombreuses anecdotes liées au choc des cultures. Un savoureux moment que je vous recommande !
Laissez-vous guider par ce baroudeur qui vous emmènera là où vous n'irez probablement jamais (surtout moi qui suis une femme)!
Seul bémol: j'aurais aimé qu'il nous parle de l'Arabie Saoudite, absente de ce récit.
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L'année dernière, l'heureux hasard m'avait fait découvrir cet auteur avec "Briser la glace " ; le hasard reviendra frapper à ma porte avec ce nouvel opus. Cette fois, Julien Blanc-Gras, infatigable et impertinent voyageur pose son sac dans les pays du golfe. du Qatar à Oman, en passant par tous les émirats arabes, c'est avec un oeil à la fois décalé, exigeant, et sans complaisance qu'il nous livre ses impressions, sa vision des choses et des gens qu'il sera amené à rencontrer, ou pas selon le pays.

C'est à la fois drôle, féroce, irrévérencieux. Sa plume agréable et vivante nous transporte aux pays aux mille et un contrastes et plein de paradoxes. Il montre bien l'hypocrisie structurelle de ces sociétés ayant un pied ancré dans le futur, et l'autre solidement attaché à ses traditions souvent moyenâgeuses.

Ce récit de voyage m'aura fait passer un très bon moment, et aura confirmé des envies d'escapade orientales.
Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Un court essai déniché dans la librairie Autour du Monde de Lille, et qui se veut un récit de voyage dans les pays du Golfe...Le narrateur se présente comme un journaliste avide d'ajouter quelques pays supplémentaires à sa liste, et de percer les mystères des Qataris et Émiratis.

Malheureusement, les Qataris demeurent froids sinon méfiants envers les étrangers, et plutôt avares de mots...Ce qu'un Européen en quête de contact avec les locaux a du mal à comprendre, au risque de commettre quelques impairs !

Dans le désert est donc plus une succession de râteaux et d'anecdotes glanées auprès des expatriés en lieu et place d'une enquête révélant l'intimité des Qataris, même si l'on en apprend plus sur ce curieux émirats en égrenant les pages : c'est surtout la comparaison avec les EAU et le début d'émancipation des femmes qui m'a intéressée, tout comme la manière qu'à le narrateur de présenter les Qataris comme identitaires, inquiets de voir leur mode de vie s'effriter devant la main d'oeuvre dorée et celle exploitée qui représentent tout de même 80% de la population !

Le ton et le style de l'auteur, qui semble ne pas vouloir se prendre au sérieux, en amusera plus d'un ou laissera circonspect les autres...Finalement, même s'il désire entrer en contact avec la population locale et nous livrer certains de ses secrets, le narrateur ne parvient pas vraiment à se départir de son profil de touriste en mal d'authenticité ; dommage !
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Quand on pense au Qatar, on y voit pêle-mêle, monarchie pétrolière, émirs, Paris Saint Germain, désert, monde arabe...
Julien Blanc Gras, en voyage dans le Golfe Persique cherche à casser cette image en s'immisçant  dans cet Orient qui nous semble bien opaque.
Derrière les gratte-ciel monumentaux, les centres commerciaux démesurés, les villes sans âme, notre voyageur s'acharne à retrouver une sorte d'authenticité perdue.
Tâche un peu dure. Mais, grâce à l'opiniâtreté de notre globe-trotter, quelques individus perpétuent encore des modes de vie souvent oubliés par une jeunesse locale dorée.
Bienvenue au Qatar et au Emirats arabes unis, lieux où l'argent coule tel un pipeline éventré et qui ne semble jamais se rassasier.
Mais le pognon rendrait-il fainéant au point que la machine économique ne semble  tourner que grâce à des Népalais, Indiens ou Philippins sous payés et largement exploités? Un sujet qui est bien caché derrière les buildings de Doha.
En tout cas, Julien Blanc Gras sait contourner les chantiers pharaoniques pour nous donner à voir autre chose que ces décors qui semblent factices, ceci avec des petites doses d'humour bien sympas.
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J'aime partir à la découverte de nouvelles contrées avec M. Blanc-Gras, c'est toujours un plaisir.
Même si j'ai trouvé ce récit un peu court, comme si l'auteur n'était pas resté très longtemps sur place : les 3/4 du livre se passent au Qatar, et le dernier quart parle de trois autres pays.
D'ailleurs une question soulevée pendant cette lecture reste sans réponse, ce livre a-t-il subi une forme de censure ?!
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