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Critique de Bambs


Un ouvrage saisissant que nous propose ici Anne-Catherine Blanc, pour un premier livre édité en Polynésie chez Au vent des îles. Avec succès car son récit a été primé par les étudiants de Polynésie française lors de sa sortie en 2001.

Et pourtant, l'histoire n'est pas des plus gaies… On accompagne le protagoniste Paulot dans une journée de deuil sans fin, celui de son beau-fils tahitien, Moana. Un prénom évocateur pour un livre qui en porte le titre, dont l'écho résonne encore et encore dans l'esprit du lecteur, qui mêle parfois avec confusion le moana de l'océan au personnage, le lien du beau-père à l'enfant, de la même manière que son lien si fort à l'océan.

Le personnage de Paulot est profondément marquant. D'abord par la force des évènements qu'il traverse, dans un contexte qui lui résulte presque étranger : celui d'un deuil empreint de traditions polynésiennes, où la douleur des pleureuses ne fait que rouvrir une plaie déjà sanglante, où les veillées festives ne sont là que pour étouffer la souffrance de la perte d'un être cher. Et surtout, la douleur de se sentir seul face à la mort, seul face aux autres, ces îliens qu'il a adopté, qui l'ont adopté. Mais dans le fond, est-il vraiment l'un des leurs ? Les comprend-ils vraiment ? Loin d'être un cas unique, le personnage de Paulot colle avec le profil du popa'a installé en Polynésie pour y oublier son passé, pour renaître sur une terre d'accueil pleine de promesses, trouvant réconfort auprès d'une famille fa'amu.

Et si oui, alors, pourquoi un tel attachement à l'océan ? Plus on avance dans le récit, plus on découvre un parallèle entre la plongée dans le bleu et la plongée en soi, forme d'introspection inavouée, aux issues incertaines et pourtant, dont l'expérience est si envoutante…

Le style est profondément littéraire, on y découvre une écriture un coup très sensible et émouvante, puis plus froide et « masculine », qui jongle à la perfection entre les états d'âme du protagoniste, qui devient à chaque page plus attachant. le ton lyrique vient sublimer les scènes, pourtant assez sombres voire étouffantes, telle une lueur d'espoir.

Lien : http://www.auventdesiles.pf/..
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