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Critique de gruz


Dans la grande loterie de la vie, Antoine n'a clairement pas tiré le bon numéro au départ. Des fondations (très) friables qui vont décider pour beaucoup de son sort.

Christian Blanchard nous narre la jeunesse et l'adolescence du gamin-titre, sur quelques années. Une existence faite de violence, de douleurs, même si cette pénombre est parfois striée de quelques rais de lumière.

Quand on vit dans la brutalité, quelle est la construction mentale possible ? Devient-on ce qu'on vit ?

L'écrivain s'est penché sur l'existence d'un jeune et sur les répercutions que peuvent avoir une série de traumatismes. Inéluctables ou non. Que ce soit mentalement ou du fait de la manière dont la société gère ce genre de situation.

L'auteur a choisi de placer l'action dans les années 70, une époque où les actes violents sont traités avec la même brutalité, où les atteintes psychologiques traumatiques ne sont guère prises en compte. On se demande plutôt de ce qu'on peut bien faire de ces gosses.

Alors quand les mauvais tirages s'accumulent à chaque moment important, se construire est une gageure, dans cette France où la guillotine est encore en service.

On apprend de l'expérience, dit-on. Mais les réactions questionnent autant l'acquis que l'inné.

L'écrivain a pris le parti de raconter ces quelques années de vie sans rien surjouer. Pas de situations rocambolesques, peu de surprises, nous sommes bien dans un roman noir « existentiel » teinté de social.

Le ton est sombre, l'histoire se place au plus près d'Antoine. Avec une alternance des narrations. Celle à la troisième personne étant régulièrement entrecoupée d'extraits de carnets écrits par le personnage, qui ne trouve d'évasion qu'à travers la lecture et plus tard l'écriture. Des armes essentielles mais pourtant bien fragiles face aux affres du désespoir.

S'il fallait faire un lien, on pourrait rapprocher cet univers de certains livres de Karine Giebel, en plus concis (300 pages).

Et, comme il l'a déjà fait dans des romans précédents, l'auteur décrit ce que peuvent ressentir les personnages du fait de l'enfermement. Autant mentalement que physiquement.

Christian Blanchard nous rappelle combien nous ne sommes pas égaux face aux traumatismes de la vie. La vie d'Antoine est semée de terribles embûches, vous ne saurez qu'à la toute fin si la rédemption est possible.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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