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Critique de Calimero29


Alors que Christian Blanchard a écrit plus de 30 romans, je découvre cet auteur pour la première fois et c'est percutant!
Nous sommes dans les années 70, dans le Nord, dans une ferme; nous y rencontrons Antoine, 7 ans, au début du roman. le père vend ses terres pour aller travailler à l'usine, devient aigri, boit de plus en plus et commence à cogner sa femme et son fils. Puis un jour, c'est le drame. Antoine, 12 ans, veut défendre sa mère et tue son père avec le seul cadeau que celui-ci lui ait jamais fait, un couteau; mais il n'a pu sauver sa mère.
Il va alors se retrouver en centre fermé avec des jeunes délinquants; il est trop jeune, trop doux, trop renfermé, trop soumis pour ne pas être l'objet de brimades et de violences. La haine et la colère face aux injustices dont il est victime. commencent à grandir en lui.
A 13 ans, il quitte le centre pour une famille d'accueil; commence alors une période plus douce avec l'attention et l'amour que lui porte cette famille, son copain Mohamed et son grand amour, Juliette. Il arrive même à canaliser sa violence par la boxe mais cela sera-t-il suffisant pour qu'il échappe à son destin?
C'est le roman de la violence intra-familiale, comment elle saccage une enfance, détruit l'innocence, crée un traumatisme ineffaçable qui rend une construction d'adulte équilibrée presque impossible.
C'est le roman d'une éventuelle hérédité de la violence; Antoine est d'abord soumis car il a trop peur de ressembler à son père; il sent que la fureur bouillonne en lui mais il se bat contre lui-même pour la brider.
C'est le roman de l'injustice qui détruit les êtres.
C'est le roman de l'enfermement : psychique avec la peur de la violence qu'Antoine ressent en lui et physique dans un centre pour délinquants, puis le prison et enfin l'asile psychiatrique.
Le roman alterne l'histoire d'Antoine et la perception de sa propre histoire qu'il écrit dans 5 carnets alors qu'il est interné en hôpital psychiatrique; seule l'écriture l'apaise provisoirement. Ses écrits nous le rendent très proche, on ne peut que ressentir de l'empathie pour cet enfant, puis cet adolescent tellement détruit que même l'amour d'une famille d'accueil et de Juliette ainsi que l'amitié de Mohamed ne pourront sauver de ses démons. Par moment, on a envie de hurler que ça s'arrête.
Ce roman très noir, à l'écriture tranchante, chirurgicale, qui ne nous épargne rien m'a bien secouée mais une fois commencé, je n'ai plus pu le lâcher avec l'espoir vain qu'Antoine sortirait de la spirale de la violence.
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