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Critique de christinebeausson


Deuxième étape de la trilogie.
La première mettait en avant des truands et des méchants dans des lieux divers et variés rappelant l'histoire de la France et de l'Algérie du temps où les relations n'étaient pas les plus heureuses …
La deuxième étape débute par un départ d'Inde d'une équipe de bras cassés, reliques des conflits d'hier, prêts à tout pour sauver le monde …
Toujours ce mélange de fiction historique, de polar, avec un soupçon de fantastique et de science fiction, un cocktail généreux …
Des détails croustillants sur le projet obus de le Corbusier et de Jeanneret (1), et sur la création des camps de regroupements en Algérie (2) qui éveillent notre curiosité…
Les dessins sont toujours aussi plaisants et accompagnent le récit avec une belle réussite.
Le tome 3 attend patiemment son tour sur les étagères !

(1)
Pendant 4 années, Le Corbusier n'a cessé de proposer à la Municipalité des solutions de plus eu plus précises, dont l'effet serait de permettre à cette ville actuellement dans une impasse dramatique de trouver les moyens nécessaires à son extension imminente.
Le Corbusier et P. Jeanneret ont établi d'abord un projet général, dénommé "projet obus", destiné à briser une fois pour toutes les routines administratives et à instaurer en urbanisme les nouvelles échelles de dimensions requises par les réalités contemporaines.
Le projet est en trois parties:
A. - Création d'une Cité d'Affaires sur les terrains de la Marine, voués actuellement à la démolition (au bout du cap d'Alger).
B. - Création d'une Cité de résidence sur les terrains actuellement inaccessibles de Fort-l'Empereur (côte à 200 mètres), par le moyen d'une passerelle jetée de la Cité d'Affaires vers ces terrains libres.
C.- Liaison des deux banlieues extrêmes d'Alger : St-Eugène à Hussein-Dey - par une route autostrade établie à la cote 100 mètres, au-devant des falaises ; cette autostrade est supportée par une structure de béton d'une hauteur variant le sol de 90 mètres à 6o mètres, et dans laquelle seraient aménagés des logis pour 180000 personnes. Ces logis sont dans des conditions optima d'hygiène et de beauté. le projet fournit ainsi les deux solutions indispensables à toute ville : aménagement des circulations rapides et création des volumes d'habitations nécessaires.

(2)
Pendant la guerre d'Algérie, les camps de regroupement sont créés dans le but de priver le FLN de l'appui de la population. Les regroupements de population désignent les déplacements massifs de populations dans des lieux ad hoc et sont à distinguer des recasements, qui sont des déplacements de population dans des villes ou villages préexistants.
À partir de 1957, les autorités en Algérie française décident de lutter contre la guérilla menée par le FLN en reprenant le contrôle de la population et en privant le FLN des moyens logistiques (abri, nourriture) qu'il obtient de gré ou de force auprès de la population. Pour cela, des zones interdites sont créées, où tout être vivant, homme ou animal, est abattu sans sommation. La population qui y vit est chassée de ses habitations et regroupée dans des villages de tentes ou construits à cet effet, sous la surveillance de l'armée. Les villages vidés de leurs habitants sont souvent détruits pour ne pas pouvoir être utilisés par le FLN. le déplacement de la population est en général forcé, même s'il est parfois arrivé que la population elle-même d'un village demande la protection de l'armée française pour échapper aux zones de conflit ou à la pression du FLN.
Environ 3 525 000 personnes ont été déplacées de force durant le conflit, soit 41% de la population colonisée. 1 175 000 se sont recasés en construisant des habitations de fortune par leurs propres moyens ou en rejoignant des villages ou des villes et 2 350 000 ont été regroupés dans des camps créés par les autorités françaises, soit un tiers de la population rurale musulmane d'Algérie.
La population éloignée des champs qu'elle ne peut plus cultiver, privée de son bétail, est à la merci des conditions d'alimentation prévue par l'administration, et celle-ci est souvent insuffisante, entraînant des carences alimentaires. Les conditions sanitaires se dégradent et la mortalité infantile est importante. L'historien Fabien Sacriste estime à 200 000 la surmortalité des regroupés au cours de la guerre.
Il existait trois types de camps.
* Les camps en dur d'habitations construites sur un plan quadrillé. Ce sont ceux qui ont été photographiés, parfois à des fins de propagande pour montrer les mesures d'hygiène et de sécurité bénéficiant aux occupants, gommant la situation d'enfermement à l'intérieur de ces camps entourés de fils barbelés.
* Des camps-localités où les personnes sont regroupés dans des villages entourés de barbelés à l'habitat densifié ou avec bidonvilles s'établissant en lisière. Ces camps se sont ensuite confondus avec les extensions urbaines.
* Des camps-végétaux, les plus misérables, de huttes précaires construites dans l'urgence par les habitants expulsés de leur village. Ces camps-végétaux se sont rapidement désagrégés et leurs traces ont disparu peu de temps après l'indépendance.
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