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Citations sur The Night (9)

- J'ai l'impression, depuis très jeune, que la littérature est un acte d'amour non partagé, qui se construit de manière délibérée pour ne pas être partagé. J'ai toujours été gêné par les attentes que suscitent les romans, par exemple. Cette promesse de passions et d'aventures qui dès le début sont condamnés. Je trouve injuste la manière qu'on a d'élever des sentiments pour le pur plaisir de voir comment ils s'effondrent. Avec les écrivains, c'est la même chose, ils déposent en nous une phrase ou une image qui peut changer nos vies et, quand nous revenons de la révélation et que nous voulons chercher son origine, nous nous apercevons que ces écrivains sont morts depuis des lustres, comme on dit que ça arrive avec les étoiles mortes et ce qui nous parvient de leur éclat.
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Hellas, la mémoire est parmi les mots.
Hélas, l'âme est moiré par mille maux.
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Les gens viennent à Athènes en pensant qu'ils vont trouver l'origine perdue. Et ils la trouvent, mais ils oublient que l'origine est le chaos, la nuit. Et ça, c'est un concept, cher frère siamois, que nous ne sommes pas préparés à comprendre. Nous, qui nous donnons de grands airs marxistes, existentialistes et autres «istes» tout pareils, nous ne sommes pourtant pas arrivés à une expression juste, exacte, profondément artistique de ce qu'est la mort.
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- Je ne partage pas une seule de tes paroles, a dit Matias.
- Au contraire, les seules choses que l'on puisse partager, ce sont les paroles. Celles que je partage tous les jours avec mes patients les aident à cohabiter avec la tristesse et à se familiariser avec l'horreur. C'est une négociation tenace et interminable, comme tout dans la vie. Je dirais même que la vie consiste peut-être en cette négociation, mais ça ne signifie pas que nous devions lui prêter trop d'attention.
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Les artistes par vocation sont souvent précoces. Les artistes par accident arrivent tard à l'art, non par négligence ou aveuglement, mais parce que c'est la planche de salut à leur portée à un moment déterminé de leur vie. Pour d'autres individus, en des circonstances similaires, c'est à la religion qu'ils s'accrochent. Et pour d'autres encore, ni l'art, ni la religion, ni la science comme dirait Goethe, et ceux-là meurent jeunes, ou de manière sereine, au terme d'une existence anonyme.
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«Théodore Géricault : L'orage détruit tout.»
- J'avais oublié ça. Qu'est-ce que tu ne comprends pas?
- À quoi tu faisais référence en parlant d'orage?
- Au naufrage de La Méduse. C'est un anagramme.
- Ah?
[...]
- «Le radeau de la Méduse : Au-delà de la démesure.»
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Mark Sandman naquit à Boston le 24 septembre 1952. Il était l'aîné de quatre enfants dans une famille d'origine et de destin juifs. Guitelle H. Sandman, mère de Mark, quoique juive, ne croyait pas en Dieu. Le problème, c'est Dieu, lui, en revanche, croyait en elle et le lui démontra : il lui octroya la condition tragique d'élue en lui arrachant ses trois garçons.
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-Le gothique est un genre qui dépend de l'espace. Il suffit de s'éloigner des noyaux de la vie urbaine pour régresser de deux siècles dans le temps.
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Sauf dans les brefs et, en certains cas , pernicieux îlots d'objectivité qu'offrent les médicaments, tout dans le discours psychiatrique est fiction. Les paroles du patient cherchent à transmettre quelque chose qui ne peut pas être transmis avec des paroles. Et ces paroles provoquent les paroles du psychiatre, lesquelles ne pourront jamais franchir la barrière de ces paroles originales et qui, pour cette raison même, vont dériver vers d'autres paroles encore plus lointaines, comme celle de son propre savoir, celle des concepts qu'il manipule, celles des conduites classées, celles des cas précédents qui lui rappellent le cas qu'il a en face lui. S'il a de la chance, le patient sortira protégé par cette laborieuse couverture de paroles tissée pendant les séances de thérapie et se sentira pour un temps, à l'abri du froid de sa propre détresse.
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