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Critique de Francharb3


Je salue cette publication d'une re-traduction de deux oeuvres dont, pour une d'entre elles, j'ai fait sur ce site une critique favorable. Cela prouve que l'auteur est digne d'intérêt.
Brièvement, quelques mots sur les retraductions, nombreuses dernièrement en matière de littérature roumaine : Adam et Eve de Rebreanu (L'âge d'homme), retraduction de Navamalika… (Books on demand) ; le Grand Dépotoir d'Eugen Barbu, retraduction de la Fosse ; plus certaines plus anciennes dont j'ai parlé ici (Maître Manole de Lucian Blaga, traduit déjà dans les années 80), d'autres encore (certains textes de Caragiale ou Voiculescu, La Forêt des pendus de Rebreanu a été traduit trois fois, je crois…), plus donc ici Aventures dans l'irréalité immédiate, initialement traduit en 1969 par Marianne Sora et Coeurs cicatrisés, initialement traduit par Gabrielle Danoux, l'édition que j'ai commentée.
Sur les quelques citations présentes sur la page du livre, peu voire pas de différences de traduction. Je cite un des passages cités dans la traduction de Marianne Sora, édition Maurice Nadeau de 1989, pages 27-28  : « Le sentiment d'éloignement et de solitude éprouvé aux moments où ma personne quotidienne s'est dissipée dans l'inconsistance diffère de tout autre. Lorsqu'il dure longtemps, il se mue en peur, en angoisse de ne plus jamais pouvoir me retrouver. Quelque part au loin, il reste de moi une silhouette incertaine, entourée d'un large halo lumineux, comme un objet perdu dans le brouillard. La terrible question « qui suis-je au vrai ? » devient alors vivante en moi comme un corps totalement étranger, poussé en moi-même, avec une peau et des organes qui me sont complètement inconnus. » et un autre de celle de Gabrielle Danoux, p. 78 : « Depuis quelques minutes, Emmanuel se sentait écrasé par le poids du plâtre. Précisément, depuis l'instant où il lui était passé par la tête que Solange pourrait être sa maîtresse. À peu près de la même façon que le poids du corset l'oppressait, la limpide désinvolture de Solange le torturait également. Il chercha quelques mots simples et directs pour le lui dire, mais les constructions mentales pâlissaient rapidement devant son élémentaire présence. » Plus ou moins le même constat pour d'autres : pour Eugen Barbu, le style est relativement différent, les éditions originales, sans doute aussi, mais sur le sens… Sur Caragiale, un peu pareil.
Une différence notable, néanmoins : le prix. La Fosse de 1966, en monnaie constante, environ 18 euros. le Grand Dépotoir, 25 ! Sur internet, Aventures dans l'irréalité + La tanière éclairée semble se trouver encore autour de 18-19 euros. Ce livre, 23 euros. La palme va au Kindle, dans l'édition que j'ai commentée, traduction Danoux, moins d'un euro, gratuit sur Amazon Kindle unlimited. Coeurs cicatrisés, traduction Guritanu en Kindle : près de 10 euros !
Ce livre est certes à lire, je vais tâcher d'en trouver le temps et surtout l'opportunité (en bibliothèque ?). Est-il néanmoins permis de remarquer qu'à 23 euros les 350 pages (Barbu à 25 euros, Cărtărescu, certes une première traduction mais de poèmes… en prose, 20 euros les 250 pages), au moins pour la littérature roumaine, cela devient une gageure ?
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