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Critique de Tandarica


À l'époque où j'étais étudiante et croyais comme une midinette (m'en suis-je guérie ?) en l'amour à vie, j'ai travaillé, assez longtemps, dans une boutique de luxe. Il m'est donc arrivé, plus d'une fois de vanter les qualités d'un lot de bagages unique (que je trouvais sublime), confectionné en peau de veau mort-né. Je taisais sa fragilité, mais tentais de la suggérer en évoquant l'aspect translucide, presque transparent de cette douceur. Ce qui ici est sincère jusqu'à la l'indicible transparence est la douleur d'aimer la vie et sa cruauté. Dans mon discours sur le tannage, ce que j'évoquais comme étant une matière exceptionnelle était en réalité le déchet d'un avorton. Il en est de même de ce fin (mais pas squelettique) opus que j'ai traduit d'une seule traite, la mort de mon propre amour physique au ventre. Bien que des universitaires travaillent (dans le plus grand et regrettable secret) pour réunir l'ensemble des écrits de Max Blecher, j'ignore presque tout de la genèse de cette oeuvre. Un bref éclairage m'a néanmoins été proposé par le film de Radu Jude, Coeurs cicatrisés, inspiré librement de la vie de l'auteur : Blecher a vécu des amours non partagées, comme nous tous diraient d'aucuns. Alors je lève ma traduction (maladroite sans doute, mais promesse tenue), tel un calice de bonheur à tous les amours perdus : « L'Amour est mort ! Vive l'amour ! »
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