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Critique de Alfaric


Ce tome 2 est consacré aux mystérieux Jardins de Babylone (de nombreuses mentions mais aucune description digne et aucune trace archéologique avérée à ce jour). Il met en scène d'un côté les intrigues de cours de Babylone, et d'un autre côté les heurs et malheurs de la communauté juive plus ou moins réduite en esclavage. C'est par les yeux du botaniste boiteux Hesediel que nous allons suivre la confrontation de ces deux univers.
Nabuchodonosor lance un défi à son nouveau jardinier en chef qui devra réussi en moins d'une année :
- s'il parvient à acclimater une mystérieuse fleur venue des terres aryennes du Nord, appelée « rose », cela sera la liberté et la richesse pour lui et Henka la femme qu'il aime
- s'il échoue, cela sera la mort pout eux deux et 99 membres de la communauté juive.
Puis il y a le scribe et médecin renégat Balthazar, qui détient les secrets du Bâton Sacré d'Aaron…
Puis il y a un complot contre le roi mené par la courtisane Lili et le général Nebuzar (un classique de l'Antiquité ^^)…
Puis il y a le patriote juif Malachi, persuadé que la destinée manifeste du Peuple Elu est de diriger le monde…
Sur fond de romance tragique entre les esclaves Hesediel et Henka, une histoire du scénariste Luca Blengino une nouvelle fois bien construite et bien remplie, qui comme les autres tomes de la série développe un relationship drama mettant à l'honneur les conflits de loyautés et de valeurs et les conflits.


Les dessins de Roberto Ali sont de qualité, prouvant si c'était encore nécessaire la vitalité de la bande dessinée italienne contemporaine. du roi Nabuchodonosor au garde du corps muet Khubada les visages de tous les personnages sont bien campés et très expressifs, Sexe et violence sont bien dosés : ils ne sont ni trop crus ni trop pudiques. J'ai un peu tiqué sur la grosse poitrine de la courtisane Lili qui défit l'apesanteur, ridiculisant les égéries du calendrier Pirelli, mais il s'agit probablement d'un trope italien pour les matrones bien en chair… ^^. La colorisation de Javi Montes est toutefois un peu terne, laissant trop souvent apparaître encrage et coup de crayon malgré quelques planches particulièrement réussies. Sinon, une fois de plus, l'illustration de couverture de Matthieu Rebuffat est sublime !


Après un premier tome séduisant, les auteurs nous offrent un tome très plaisant. J'aurais bien mis 4 étoiles, malheureusement mon sang laïc est trop peu compatible avec les valeurs du peplum biblique. Car l'auteur explique le choix de la bipolarité voire la schizophrénie de Nabuchodonosor, qui tient le peuple juif en esclavage mais qui construit un magnifique monument en hommage à leurs croyances, par la disparité des sources historiques : les sources juives parlent d'un tyran cruel et sadique, les sources chaldéennes d'un roi juste et généreux…
Les auteurs italiens sont un peu naïfs concernant les sources juives : dans les récits bibliques tous les souverains goys sont tyranniques, sanguinaires et mégalomanes sauf le shahanshah Cyrus qui avait proclamé la liberté des Juifs de Mésopotamie (dont bon nombre restèrent en Mésopotamie soit dit en passant). D'ailleurs la légende de Cyrus ressemble beaucoup à celle de Sargon d'Akkad, à laquelle celle de Moïse emprunte énormément… Cela apporte de l'eau au moulin de ceux qui pensent que le récit de la captivité d'Egypte n'est qu'une allégorie déguisée de la déportation de Juifs dans la capitale babylonienne au VIe siècle avant Jésus-Christ.
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