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Critique de JMiP


Olivier Bleys dont j'ai lu auparavant avec gourmandise et intérêt "Pastel" dont l'intrigue se déroule en plein Moyen âge et dont l'histoire relate la fabrication des bleu pastel et rouge garance, nous présente ici lors de la rentrée littéraire 2013, "concerto pour la main morte".

On entre "immédiatement" dans le récit comme par une porte magique pour suivre un conte moderne tout aussi surprenant.

L'action commence sur les bords du fleuve l'Ienisseï en pleine Sibérie à une époque actuelle, récente semble-t-il, à proximité d'un village très pauvre et isolé, du nom de "Mourava". Ce village compte si peu d'âmes que toutes se connaissent et peu envie le sort de l'autre à part peut-être, le tenancier de la boutique qui fait office de quincaillerie et donc le plus fortuné.

Vladimir, sorte d'écolo, rêve de partir pour la grande ville Krasnoïarsk et pour cela il a besoin d'une valise pour y mettre ses affaires. Il a si peu de choses.

Les âmes du village sont dépeintes ici avec justesse et précision et chaque mot dessine les contours des personnages malgré les vapeurs de vodka. On devine la peau tannée et boursouflée par l'alcool et le froid.

Sur le point de partir par le premier et rare bateau, le destin décide pour Vladimir d'une rencontre improbable avec Colin Cherbaux, un français, musicien et pianiste. Ce dernier, en quête d'isolement, arrive dans cet endroit pour travailler loin des regards, un "Concerto n°2 de Rachmaninov" qu'il doit présenter impérativement lors d'un récital à Paris dans 15 jours. La nature depuis son enfance a décidé d'un handicap lourd à porter avec des mains difformes et monstrueuses et sa mère l'a poussé malgré tout à faire de la musique.

Alors commence un voyage entre ces deux personnages que tout oppose mais qui sans le savoir vont pouvoir s'entraider pour favoriser leur propre destin. Raconter davantage serait gâcher la suite de ce voyage à la fois philosophique, initiatique où l'à venir peut basculer brusquement grâce à "la rencontre ».

J'ai aimé les mots, les paysages, les rencontres et les attitudes. Aussi je vous laisse sur les traces de cailloux déposées par Vladimir dans la neige pour ne pas se perdre et cette réflexion intéressante d'un ermite :

"la réalité n'a pas d'existence propre mais constitue, tout entière, une projection de l'esprit ; il est donc au pouvoir de chacun de la créer ou de la façonner à son gré."

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