Avec un tome 3 intitulé "Le Loup Blanc", la Dream Team réunie par Glénat continue son adaptation blockbustérienne du chef d'oeuvre de Michael Moorcock :
- les auteurs font l'impasse sur "La Forteresse de la perle", sans doute à juste titre car le pamphlet anti-impérialiste à l'intérieur d'un pamphlet anti-impérialiste cela aurait été de trop (mais j'espère qu'ils ne feront pas l'impasse sur le personnage de la fille du voleur de rêve car SPOILER)
- on reprend la rencontre entre Elric et le Comte Smiorgan des Cités Pourpres, et force est de constater non seulement que le remake est meilleur que l'original mais aussi qu'on entre dans le buddy movie avant même l'arrivé de Tristelune ^^
- on réalise l'adaptation de la nouvelle Cap sur le Présent, et c'est 100% rhââ lovely puisqu'on parvient à sublimer et transfigurer le matériel d'origine tout en gardant le message d'origine... Je suis complètement bluffé, je suis complètement bouleversé !
Dans la nouvelle, Saxif D'Aan était à la recherche de Vasslis de Jharkor prétendue réincarnation de Gratyesha de Shazar, qu'il avait tuée par jalousie, pour lui ôter un doute de l'esprit ; dans la BD Vasslis de Jarkhor prétendument réincarnation de Gratyesha de Shazar, qui s'est auto-sacrifiée pour réaliser les rêves de son bien-aimé, est à la recherche de Saxif D'Aan pour le libérer du fardeau du remord et de l'éternité... Pathos to the max et au final le roi-sorcier renonce à son l'univers de poche dans lequel il était un dieu vivant omniscient et omnipotent pour rejoindre son grand amour dans le grand néant. Mais ce n'est pas la fin, ce n'est que le commencement : avant de renoncer à l'éternité Saxif D'Aan informe son descendant qui arpente des milliers d'années après lui les mêmes voies que lui, qu'il doit apprendre la vérité qui pourrait tous les libérer en perçant les secrets de R'Lin K'Ren A'a et des Champions de la Balance... le Destin est désormais en marche et rien ni personne ne l'arrêtera !!! (notez que les mêmes causes produisent les mêmes effets : cette adaptation moorcokienne ressemble pas mal au "Maître du Temps" de Louise Cooper, autre adaptation moorcockienne ^^)
Elric est le pion d'une femme passionnée et le spectateur de sa folie qui libère son ancêtre du carcan de sa civilisation et de la prison construite par son ambition : parvenir à lier aussi intimement amour, fantasy et psychanalyse c'est génial ! Et puis osons spoiler un peu : Zarozinia is coming ^^
- en épilogue Elric et Smiorgan sont secourus par le navire du Duc Avran d'Astran qui leur apprend que le nouvel empereur de Melniboné met les jeunes royaumes à feu et à sang pour retrouver Elric mort ou vivant, et le cliffhanger de fin est un twist géant qui sublime et transfigure à tout jamais la mythologie d'Elric tout gardant le message d'origine (ne pas spoiler, ne pas spoiler, non ne pas spoiler... putain si vous saviez comme c'est dur de ne pas spoiler ^^)
En piochant chez Frank Herbert, Anne Rice, Ching Siu-Tung, Shakespeare et H.G. Giger, Julien Blondel et Jean-Luc Cano sont inspirés par les Dieux du Chaos (c'est pitié que l'excellent "Gilgamesh" ait été oublié par la critique et le lectorat), impossible de distinguer le travail de Robin Recht et de Julien Telo qui rivalisent de virtuosité, tous les deux impérialement servis par les couleurs de Jean Bastide... Avec un sense of wonder incroyable, il rendent épiques les épisodes les moins épiques de la saga Elric, donc qu'est-ce que cela va être quand on va vraiment rentrer dans l'epicness to the max !!! Vais-je une fois de plus mourir pour me retrouver au paradis des geeks ???
Il y aurait tellement à dire sur Elric, Melniboné, Stormbringer... Pilier de la New Wave SFFF Michael Moorcock s'est plongé dans les sciences sociales pour réaliser un existentialisme accessible à toute l'humanité qui sublime les archétypes jungiens qui au-delà de l'espace et du temps relient tous les êtres vivants : c'est délicieux, prodigieux, vertigineux... Delenda Carthago Est : je n'arrive toujours pas à comprendre les raisonnement biaisés des littéros qui résument tout cela à des conneries crytpo-nazies, ces derniers montrant une fois de plus le suprématistes malsain des intellos qui ne dépassent pas le niveau des poivrots, ce qui une fois de plus voue aux gémonies l'intelligentsia de notre pays... C'est triste, mais avec le temps on finit malheureusement par s'habituer au désastre sans fin de l'exception culturelle franco-française !
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