Conques, la magie de cette abbatiale : “L'abbatiale de Conques est une femme de miséricorde qui ouvre au premier venu son sexe, son ventre, qui l'engloutit et lui donne à manger sa chair la plus délicate, la lumière rosée, bleutée, parfois gris neige, des vitraux.”
Conques, la magie de ses vitraux qui m'ont d'abord surpris puis enchanté :” A Conques les vivants du onzième siècle ont construit un grand campement de
pierre avec un vide au milieu. Au vingtième siècle, un vivant a eu l'idée d'améliorer le campement, de construire des vitraux si simples qu'ils ne raconteraient aucune histoire et serviraient de bain-douche de lumière pour les âmes épuisées.”
Même si on est un parpaillou comme moi, on ne peut qu'être sensible à ce lieu “au plus perdu de la France” qui met son “aimant puissant” et ses “104 attaques de la lumière” en écrin.
Christian Bobin nous emmène en pèlerinage littéraire, flirtant avec l'essence du religieux.
Je n'arrive pourtant pas à suivre les pas de l'auteur sur le chemin de Compostelle, j'ai l'impression de ne le lire que partiellement.
Je lui trouve un certain charme, avec ses évocations de quelques sels de la vie à la manière de
Françoise Héritier : “mettre la main sur un oeuf crotté dans la paille chaude.”
Et si la comparaison est un grand écart, ce fut un peu comme quand je lisais quelques pages de
Jacques Lacan ( je n'ai jamais fini ses séminaires !), je n'en comprenais pas tout le sens mais en soupçonnais une puissance réelle.