Bobin Christian – "
Les ruines du ciel" – Gallimard/Folio, 2009 (ISBN 978-2-97-044044-3)
Dans ce petit volume, l'auteur déploie son habituelle poésie du quotidien, en la mélangeant cette fois avec quelques scènes puisées dans l'histoire de l'abbaye de Port-Royal et de sa supérieure, la Mère Arnaud, le tout saupoudré de réflexions concises d'une étonnante justesse sur la musique de JS Bach ou quelques tableaux de Rembrandt.
L'auteur aurait pu y ajouter – dans son langage fleuri et ondoyant – une visite au musée du Louvre. le visiteur arrivant dans la grande salle des peintures françaises du XVIIe siècle se trouve tout d'abord face à l'immense tableau (environ 3x3,5m) peint par
Charles le Brun représentant le chancelier Séguier rayonnant de morgue et d'arrogance dans tous ses ors et fastes : c'est le Macron de l'époque, étalant son profond mépris de "ceux qui ne sont rien", sinistre personnage dont plus personne ne se souvient en dehors de quelques historiens.
En se retournant, le visiteur tombe nez à nez avec les portraits peints par Philippe de Champaigne à l'abbaye de Port-Royal, dont celui de la mère Arnaud : le contraste est saisissant, tout est dit.
NB : le site même de l'abbaye de port-Royal aux champs (dans la vallée de Chevreuse, à Magny-les-hameaux) fait partie des "musées nationaux" ; des conférences y sont organisées, ainsi que divers autres manifestations.
Sur Port-Royal, voir le "
Dictionnaire de Port-Royal" publié chez
Honoré Champion en 2005 sous la direction de
Jean Lesaulnier et
Antony McKenna.
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