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Au prétexte de la poésie, des destins se croisent et foncent au même endroit : L'Outremort ou le Paradis. Appelez-le comme vous voulez. L'Outremort me plaît beaucoup, elle rejoint l'Outrenoir de Pierre Soulages, son ami.

Plus le temps passe, plus je lis Christian Bobin, plus je vois une grande similitude dans l'oeuvre de ces deux quêteurs.

Lire un Bobin c'est comme regarder la lumière d'un tableau de Soulages : Les phrases parfois éclairent, parfois éblouissent. Parfois de façon précise, parfois moins.

Ce sont toutes des touches de lumière, des touches de couleurs, des frissons.
Au fur et à mesure que nous lisons, les formes se précisent. Nous prenons du recul et lorsque le livre est clôt, le tableau apparaît dans toute sa beauté. C'est ça un Bobin.
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Publié en 1993, le roman « Les ruines du ciel » a la forme d'un récit contemplatif qui se présente comme une série de méditations poétiques. Il ne suit pas une intrigue traditionnelle, mais plutôt une série de pensées et de réflexions sur des thèmes tels que l'amour, la beauté, la nature et la spiritualité.
Christian Bobin utilise un langage simple et évocateur pour exprimer ses émotions et ses impressions sur le monde qui l'entoure. le roman est rempli de métaphores et d'images saisissantes, créant une atmosphère poétique et envoûtante qui l'a fait souvent comparer par les critiques à de la poésie en prose.
C'est une oeuvre qui invite les lecteurs à la contemplation et à l'introspection. Christian Bobin explore la beauté de la vie quotidienne, la nature éphémère de l'existence et la quête de sens et de transcendance. Ses réflexions sont empreintes de spiritualité.
Mais sans être dogmatiques. L'auteur explore les mystères de la vie et de l'amour avec une sensibilité poétique vraiment unique.
Le roman se distingue par sa capacité à trouver de la beauté dans les détails les plus simples de la vie. Il encourage les lecteurs à voir le monde avec des yeux neufs et à apprécier les petites choses qui peuvent sembler insignifiantes.
S'il peut surprendre par l'absence d'une intrigue linéaire, il mérite une lecture attentive et ouverte d'esprit car Christian Bobin parvient à transmettre des émotions complexes, en utilisant un langage simple et évocateur.
Si on aime la poésie et la philosophie,…
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L'histoire ? Je dirai qu'il n'y en a pas vraiment. C'est ma période Bobin et il peut m'emmener où il veut. Je me laisse mener au gré de ses envies. Musique, livres, nature. Bobin est à l'image d'un chocolatier : on y entre on prend et on déguste à gauche, à droite. On passe de l'âpreté à la douceur, du fondant au croquant. Un délice ! Je finirai sur la dernière question posée chez Gallimard. Je cite :
Ne pourrait-on, pour vous qui refusez tous les genres, inventer un genre qui serait le «bréviaire émerveillé» ?
Christian Bobin — Disons que, de livre en livre, j'essaie d'aménager ce qu'on appelle un jardin de curé. Vous savez : une explosion silencieuse de roses, de pivoines et de lis, sans oublier les nécessaires herbes folles qui attrapent si joliment l'éphémère lumière du jour.
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Que dire d'un livre de Christian Bobin, si ce n'est qu'il se déguste comme la confiture, avec les doigts, petit à petit. On rebouche le pot avec encore dans la bouche le goût sucré qui fait du bien à l'âme, et on y revient, encore, même quand on n'a plus faim.

Peu importe le sujet, pourvu que l'on ait l'ivresse du verbe.

Un des rares livres achetés, car j'aime y faire des cornes -comme celle d'abondance- marques-pages éternels.

L'image que je retiendrai :

Celle des religieuses de Port-Royal en habits blanc avec une croix rouge sur le devant.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Il est notable de voir à quel point le jansénisme inspire Pascal Quignard et Christian Bobin : c'est qu'il évoque avec force et précision le parcours de ces deux auteurs vers le renoncement et le travail du verbe épuré comme intuition divine.

Ce n'est pas parce que la grâce choisit tel ou tel élu qu'il faut cesser toute recherche : l'ébéniste arrête-t-il jamais de perfectionner son art, le musicien de poursuivre sa quête comme monsieur de Sainte Colombe ?

Il y a la grâce, et il y a la liberté humaine. La liberté humaine consiste à se mettre en route sans attendre la grâce et en l'espérant.

La grâce est libre don de Dieu, la recherche spirituelle libre don de l'homme.

Don, s'il n'est pas croyant, qu'il peut se faire à lui-même, car "Je est un autre" (Maurice Zundel)
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Du Bobin mystique et touchant

Pour aimer ce livre, il faut certainement aimer le style de Christian Bobin avec ses aphorismes au détour de chaque page, et la vérité qui jaillit au coeur même du dénuement. Personnellement, cela me ravit. le texte établit un parallèle entre la vie simple des soeurs de Port-Royal et de personnalités de l'époque avec des figures du XXème siècle. Les comparaisons sont implicites et subtiles mais les portraits se rejoignent dans leur quête d'absolu dans un monde absurde, dans leur désir de vérité, dans leur souffrance aussi. On a l'impression de n'effleurer le sujet que superficiellement, et pourtant ces touches légères nous font rentrer dans une démarche spirituelle et vraie.
Il n'y a pas de tentative de réhabilitation du jansénisme, juste des portraits de la beauté de quelques âmes
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C'est le troisième livre que je lis en peu de temps sur Port-Royal et sa disparition par la volonté d'un roi-tyran (jaloux de ce bien-être peut être ?) et une fois de plus je me dis que c'est un endroit où il devait faire bon vivre… Un endroit qui aurait pu me plaire, moins le côté religion of course. Mais j'aime cette simplicité, ce dépouillement, ce côté “hors du siècle” et cette notion de résistance non violente.
C'est aussi le deuxième livre de Christian Bobin que je lis en peu de temps et une fois de plus je me dis que j'aime cette écriture poétique et impressionniste, moins le côté religion of course. Quoique… Je ne pense pas qu'il faille le prendre au premier degré et comme je l'ai lu dans une de ses interviews on se dit qu'il a inventé un genre bien à lui qui serait un “bréviaire émerveillé”. Je suis d'accord avec cette définition et je trouve ça beau. En complément et pour le citer : “Disons que, de livre en livre, j'essaie d'aménager ce qu'on appelle un jardin de curé. Vous savez : une explosion silencieuse de roses, de pivoines et de lis, sans oublier les nécessaires herbes folles qui attrapent si joliment l'éphémère lumière du jour”. Eh bien monsieur Bobin, c'est réussit car c'est exactement l'impression que ça donne…
C'est assez difficile de parler de ce type d'ouvrage, les impressions vont au-delà des mots donc si vous êtes curieux, essayez !
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J'ai vraiment adoré ce livre, je l'ai dégusté chaque soir comme une friandise... spirituelle. Christian Bobin mêle avec art et simplicité le fil du XVIIème et de l'abbaye de Port-Royal avec celui, coutumier, de son quotidien et de son regard émerveillé. Un vrai régal, ne vous en privez pas ! A déguster en prenant le temps...
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Bobin Christian – "Les ruines du ciel" – Gallimard/Folio, 2009 (ISBN 978-2-97-044044-3)

Dans ce petit volume, l'auteur déploie son habituelle poésie du quotidien, en la mélangeant cette fois avec quelques scènes puisées dans l'histoire de l'abbaye de Port-Royal et de sa supérieure, la Mère Arnaud, le tout saupoudré de réflexions concises d'une étonnante justesse sur la musique de JS Bach ou quelques tableaux de Rembrandt.

L'auteur aurait pu y ajouter – dans son langage fleuri et ondoyant – une visite au musée du Louvre. le visiteur arrivant dans la grande salle des peintures françaises du XVIIe siècle se trouve tout d'abord face à l'immense tableau (environ 3x3,5m) peint par Charles le Brun représentant le chancelier Séguier rayonnant de morgue et d'arrogance dans tous ses ors et fastes : c'est le Macron de l'époque, étalant son profond mépris de "ceux qui ne sont rien", sinistre personnage dont plus personne ne se souvient en dehors de quelques historiens.
En se retournant, le visiteur tombe nez à nez avec les portraits peints par Philippe de Champaigne à l'abbaye de Port-Royal, dont celui de la mère Arnaud : le contraste est saisissant, tout est dit.

NB : le site même de l'abbaye de port-Royal aux champs (dans la vallée de Chevreuse, à Magny-les-hameaux) fait partie des "musées nationaux" ; des conférences y sont organisées, ainsi que divers autres manifestations.
Sur Port-Royal, voir le "Dictionnaire de Port-Royal" publié chez Honoré Champion en 2005 sous la direction de Jean Lesaulnier et Antony McKenna.
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Ce roman s'ouvre sur la destruction de l'abbaye de Port-Royal et l'expulsion des religieuses par Louis XIV. Cette page obscure de l'Histoire de France est prétexte pour Christian Bobin à nous livrer ses pensées. Si le tout semble manquer de cohérence, en revanche, l'écriture est magnifique.
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