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Critique de frandj


Sébastien Bohler nous apprend qu'une partie du cerveau, le "striatum" (ou corps strié), gère nos besoins basiques: manger, copuler (pour se reproduire), acquérir du pouvoir (sur le plan social), obtenir le maximum d'information sur son environnement, et cela en déployant le minimum d'efforts. Lors des des activités de l'individu, ses neurones dans le striatum charrient de la dopamine, une hormone procurant un sentiment de plaisir et renforçant les circuits de commande neuronaux qui ont supervisé cette activité avec succès. Ceci semble être la condition indispensable pour que chacun trouve des motivations directrices dans sa vie. Or, la réponse du striatum se fait de manière de plus en plus pressante au fur et à mesure que le but désiré est atteint. En fait, il faut à l'individu toujours plus, et plus vite. de nos jours, il obtient (presque) toute satisfaction, car l'intelligence humaine a su créer diverses techniques qui réalisent couramment ce qui aurait constitué autrefois d'impossibles miracles... D'où une boulimie (aux sens propre et figuré) qui n'a pas de limite et qui n'apportent ni bonheur ni durable satisfaction.
Cet appétit insatiable a aussi des conséquences très graves sur notre environnement: en surexploitant notre planète, et en refusant de considérer les conséquences à moyen terme de notre folle gestion des ressources, nous allons droit à la catastrophe. Alors, comment éviter l'effondrement écologique qui nous guette ? L'auteur plaide pour une rééducation de notre conscience, valorisant le qualitatif plutôt que le quantitatif, pour "tromper " notre striatum. (cf. l'expérience du grain de raisin, proposé par Christophe André, qui a vulgarisé la "pleine conscience").
Ce livre se lit facilement. Il est court et il y a des redites. L'auteur insiste lourdement sur le rôle déterminant du striatum. Wikipedia mentionne brièvement son implication dans la motivation alimentaire ou sexuelle, sans s'y appesantir; il évoque aussi d'autres effets physiologiques importants, non mentionnés par S. Bohler. L'appétit insatiable de Homo Sapiens est-il dû uniquement à son striatum ? on est en droit d'en douter: c'est peut-être beaucoup plus complexe que ça. Quant aux solutions proposées pour "sevrer" l'humanité de ses appétits destructeurs, elles paraissent assez dérisoires, à mon avis - ce qui ne signifie évidemment pas que je sois indifférent aux enjeux écologiques. Il faut ajouter que Sébastien Bohler a eu une solide formation initiale, certes, mais qu'il est devenu journaliste dès 2001: il me semble probable que, emporté par son sujet, il ait manqué de rigueur scientifique dans cet essai. (J'ai vu que plusieurs Babeliotes ont exprimé clairement une opinion négative sur l'auteur et sur ce livre.) Il n'en reste pas moins que le sujet abordé est stimulant.
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