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Critique de Woland


Voici un roman extrêmement bien fait et bien raconté dont le seul malheur fut de donner au véritable sorcier du cinéma que fut Henri-Georges Clouzot l'idée de l'adapter. Clouzot, certes, n'avait l'habitude de mâcher ni ses mots, ni ses images mais, pour une raison inconnue, il a gommé la trame lesbienne du roman et inversé, si l'on peut dire, la mécanique du roman. Son film, "Les Diaboliques", même s'il vire parfois - mais avec quelle délectation sadique ! - au Grand Guignol, se voit et se revoit toujours avec autant de plaisir, et ceci qu'on se rappelle ou non la fin (mais à vrai dire, comment l'oublier ? ) Bref, même s'il n'a ni l'élégante subtilité du "Corbeau", ni l'incroyable violence mentale du "Salaire de la Peur", "Les Diaboliques" a tendance à faire passer pour peu de choses le roman à qui il doit pourtant la vie.

Du coup, quand le lecteur découvre "Celle qui n'était plus", ou bien il est déçu et ne dépasse pas les deux premières pages, ou bien il devine tout de suite la fin : ajouter deux et deux, ça a toujours fait quatre. C'est dommage pour le livre car il s'agit d'un bon roman noir à la française, bien âpre, avec des personnages bien mesquins et l'un de ces anti-héros masculins faibles et en quête de dominateur - ou plutôt de dominatrice - dont le tandem Boileau-Narcejac avait le secret.

Donc, si vous n'avez pas encore vu "Les Diaboliques", lisez d'abord "Celle qui n'était plus." Et revenez nous dire si vous avez tout deviné du film - et si celui-ci vous a déçu - ce serait une première mais on ne sait jamais. ;o)
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