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EAN : 9782070363261
185 pages
Gallimard (15/02/1973)
3.89/5   251 notes
Résumé :
De l'autre côté du couloir, des pieds glissent sur le parquet de la chambre. Le lustre s'allume. Le bas de la porte du bureau s'éclaire. Elle est derrière, juste derrière, et pourtant, il ne peut y avoir quelqu'un derrière. À travers l'obstacle, ils s'écoutent, le vivant et le mort. Mais de quel côté est le vivant, de quel côté est le mort ?
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
3,89

sur 251 notes
Un mari, une épouse, une maîtresse. Et un plan machiavélique où la manipulation réserve bien des surprises, au lecteur comme aux personnages…


Ce sont ses adaptations cinématographiques, en 1955 sous le titre « Les diaboliques » et en 1996 dans un remake américain, qui ont fait la célébrité de ce roman policier. Si les films ont bien conservé l'atmosphère angoissante et le crescendo de la peur associée au remord et à la culpabilité, les scénaristes ont pris de grandes libertés avec l'histoire originale, que l'on découvre ici avec curiosité.


Le point de départ est classique : dans le trio, l'un est de trop et les deux autres vont s'employer à l'éliminer. La méthode est tordue, mais paraît imparable. Sauf que l'un des meurtriers, ayant clairement agi sous l'ascendant de l'autre, perd les pédales quand la situation prend un tour inattendu et de plus en plus inexplicable. Si le lecteur, harponné par le mystère, pourra penser disposer d'un tour d'avance sur ce personnage en devinant sa fondamentale erreur de raisonnement, il n'en sera pas moins bluffé par les renversements successifs de situation et les dangereuses implications futures que l'épilogue laisse augurer.


Au-delà de l'intrigue et de ses rebondissements inattendus, c'est la construction psychologique des personnages qui donne tout son sel à ce roman noir. Englué dans sa vie sage et terne, plus naïf que méchant, ce couple anodin n'aurait sans doute jamais franchi la ligne jaune si une rencontre malveillante n'était venue le bousculer. Projetés du côté obscur par les circonstances, l'homme et la femme se retrouvent bien vite dépassés par les événements, à la fois bourreaux et victimes. Au final, pour quelques vrais démons, combien de pauvres diables, que leur faiblesse et leur lâcheté rendront complices ou acteurs du pire, question de situations ?


Un très bon cru donc que ce polar psychologique et d'atmosphère, à la facture classique et au charme à peine désuet.

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Mon medecin m'a recommande de changer d'air: “Sortez des grandes metropoles americaines et promenez vous dans de petits patelins francais, monsieur Dandine”. Ce n'etait qu'un conseil, mais moi, faible nature, je l'ai pris comme un ordre que je me suis empresse d'executer. J'ai donc prestement abandonne le hard boiled californien que j'affectionnais pour respirer un peu de noir psychologique gaulois, et je me suis pose au domaine Boileau-Narcejac, un domaine qui n'est plus mais a reussi en ses meilleures annees a produire un cru diabolique, dont on peut savourer une bonne bouteille encore de nos jours. Une bouteille de 1952 au juste, celle qui n'etait plus.


Voyons. Qu'est ce qui caracterise ce cru (et pratiquement toute la production du domaine)? Il est noir de noir, developpant un suspense grandissant au fil des pages, base presque uniquement sur la psychologie des personnages. Autres caracteristiques: son milieu, provincial et/ou banlieusard, et ses personnages, anodins, habitues a grise vie et chetifs plaisirs, qui s'embarquent dans une machination criminelle complexe qui les depasse. Et ca donne quoi? Un bouquet incomparable, puissant et fin en meme temps.


Il faut que j'arrete de boire ce livre, il s'agit de le lire, et un peu le caracteriser. Mais ses auteurs l'ont fait, dans une preface, mieux que tout ce que je pourrais elucubrer: “Les auteurs du livre ont imaginé un roman policier classique mais, au lieu de partir du crime, ils sont partis de la machination qui conduit au crime. le récit est entièrement écrit du point de vue de la victime, ce qui est la condition même du suspense. L'angoisse naît de la solitude hantée d'un être depuis longtemps condamné, et c'est précisément cette solitude que le roman cherche à rendre sensible, par une technique complexe dans ses effets mais simple par nature, puisqu'elle n'utilise que des mots.”


Mais c'est a moi qu'il revient de decrire l'intrigue. Un representant de commerce se plie au plan trace par son amante, plus cerebrale, plus audacieuse et plus determinee que lui, pour assassiner sa femme et empocher son assurance- vie. le plan reussit mais tres vite soulevera des difficultes qui engendreront chez l'homme une descente psychologique aux enfers. Et je vais spoiler la fin: elle est ebahissante.


C'est une histoire de triangle amoureux? Oui et non, parce que le crime, en verite, n'est pas commis par amour ou passion sexuelle mais tout simplement pour changer d'air (les criminels avaient vu mon medecin?), pour pouvoir passer de la grisaille nordique a la mediterranee ensoleillee. Un meurtre pour payer du soleil.


La grande reussite du livre est la description du changement qui se fait en l'homme, un etre faible, plus bete que mechant, qui se laisse entrainer (trainer serait peut-etre plus appropprie). Ses espoirs, ses doutes, puis ses peurs, puis ses angoisses, sa deterioration psychologique. Un assassin qui est une victime. En fait c'est de ca que traite ce livre, de la tete de gens simples, gris, a la fois bourreaux et victimes, victimes se voulant bourreaux.


Ce cru est donc un polar psychologique tres reussi. Sans fusillades a chaque coin de rue. Ca change de la Californie, et ca donne autant sinon plus de plaisir.


P.S. A mon avis le livre a mieux vieilli que le film qu'en a tire Henri-Georges Clouzot, qui l'avait un moment eclipse, mais qui reste quand meme un film a revoir.
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En fouillant et déménageant les bibliothèques de gens de mon âge, nés avec les années cinquante, j'ai souvent noté le patronyme "Boileau-Narcejac" en séries de petits livres que je me promettais de rencontrer un jour. Chose faite tardivement, je m'aperçois que le trait d'union cache une paire de vénérables auteurs de romans policiers disparus avec le siècle précédent. Pierre Boileau et Thomas Narcejac ont collaboré depuis 1950 pour l'écriture de romans policiers, dont "Celle qui n'était plus", leur deuxième écrit, qui a fait leur renommée internationale.

Ils partent de l'idée qu'il y a plus dans deux têtes que dans une : «Nous avons voulu faire du roman policier un roman tout court, et comme nous ne voulions pas renoncer au mystère qui est pour nous l'essence même du roman policier, il était presque indispensable de travailler à deux, l'un s'occupant presque uniquement de la mécanique sans beaucoup tenir compte des personnages, l'autre s'occupant surtout des personnages indépendamment du premier.» Les rôles ne sont pas figés. Mais c'est plutôt Boileau qui assure l'intrigue, et Narcejac la psychologie des personnages. Leur premier écrit en 1951, L'ombre et la proie, est pour eux une simple maquette et ne paraît d'ailleurs en librairie qu'en 1958, sous le pseudonyme anagrammatique d'Alain Bouccarèje. Mais leur deuxième, Celle qui n'était plus (1952), pourtant refusé par la plupart des maisons d'édition avant Denoël, est un coup de maître. » (Voir l'article complet sur À l'ombre du polar).

Fernand, un modeste représentant de commerce marié à Mireille, décide de la tuer avec l'aide de sa maîtresse, Lucienne, femme médecin avec qui il souhaite partager des jours paradisiaques dans le Sud. L'assurance sur la vie de l'épouse garantira leur bonheur. Mais voilà, noyée dans une baignoire au terme d'un sombre guet-apens, puis jetée sans vie dans un ruisseau, Mireille réapparaît. le cauchemar commence pour Fernand. Il faudra attendre l'épilogue de ces manipulations diaboliques pour voir le mystère s'éclaircir, la toute dernière réplique apportant encore son poids à l'intrigue. le roman a été adapté au cinéma par Henri-Georges Cluzot dans Les diaboliques (1955).

Le style de ce roman noir rappelle Simenon avec la part importante prise par la psychologie (voire la métaphysique). Je trouve que les Maigret sont plus laconiques, les descriptions et réflexions intérieures moins amples. Chez Boileau_Narcejac, ils attisent la tension, retardent fort la progression de l'intrigue à laquelle le lecteur est vissé. D'où le suspense soutenu, que personnellement je ne perçois pas de manière si aiguë dans les enquêtes du commissaire.

Si comme moi, vous êtes passé à côté du duo d'auteurs, pariez sur les frissons et tensions de leurs romans d'atmosphère. Voilà le site pour tout savoir sur le duo.

Lien : http://christianwery.blogspo..
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Roman policier des années 50 écrit par le tandem Boileau -Narcejac alias Pierre Boileau et Pierre Ayraud dit Thomas Narcejac, Celle qui n'était plus est devenu Les Diaboliques . C'est H.G Clouzot qui a en réalisé l'adaptation cinématographique confiant les premiers rôles à Simone Signoret Paul Meurisse, Véra Clouzot et Michel Serrault dont c'était le premier film....Une fois de plus qui prime le roman initial ou l'adaptation ?
Qu'importe au fond ! Ce polar est génial ! Machiavélique au possible, Fernand Ravinel se laisse convaincre par sa maîtresse Lucienne de se débarrasser de sa femme Mireille...Les quais à Nantes au mois de novembe, Enghien quelques jours plus tard le brouillard qui poisse, qui vous colle à la peau , la peur qui s'insinue , le doute qui prend place et si c'était ........ Chef d'oeuvre à découvrir au fin fond du grenier avec ou sans poussière surtout n'hésitez pas .

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J'aime énormément Les Diaboliques, le film d'Henri-Georges Clouzot. Même s'il y a quelques scènes grandiloquentes, ce film fait parti de mes préférés et je le regarde toujours avec plaisir.

Je ne pensais pas lire un jour Celle qui n'était plus, le roman de Boileau-Narcejac, car j'avais le sentiment que j'allais m'ennuyer, connaissant toute la trame de l'histoire. Et puis je suis tombée dessus dans ma boutique de livres d'occasion, il me tendait les bras et je n'ai pas pu résister (surtout vu le tout petit prix demandé).

Bien m'en a pris : j'ai adoré ce roman ! Je n'imaginais pas que Clouzot avait pris tant de liberté avec l'histoire aussi j'ai été très surprise de découvrir une "trame inversée" et surtout cette fin ! La fin du roman, par sa noirceur, est bien meilleure que celle choisie par Clouzot.

En plus le bouquin est très bien écrit, le style est recherché bien qu'un peu désuet (c'est ce qui fait aussi son charme).

Je ne regrette pas d'avoir cédé à cet achat impulsif ni d'avoir pris, par la même occasion, Sueurs Froides qui m'attend bien sagement dans ma PàL !

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Les paupières de Mireille battirent, une fois, deux fois. Il n’y avait plus qu’un minuscule point de clarté au centre des prunelles, puis cette lueur fut soufflée, et les yeux se fermèrent lentement. Ravinel se passa la main sur la figure, d’un geste brusque, comme un homme qui sent sur sa peau un fil d’araignée. Mireille ne bougeait plus. Entre ses lèvres fardées, apparaissait la ligne nacrée des dents.

Ravinel quitta la chambre, avança en tâtonnant dans le vestibule. La tête lui tournait un peu et il avait, collée sur la rétine, tantôt brillante, tantôt floue, qui se posait partout devant lui, comme un papillon de cauchemar.

Il traversa le jardinet en trois enjambées, tira la grille que Mireille avait laissé entrouverte, et appela à mi-voix :

- Lucienne !

Elle sortit de l’ombre, aussitôt.

- Viens ! dit-il. C’est fait.

Elle le précéda dans la maison.

- Occupe-toi de la baignoire.

Mais il la suivit dans la chambre, ramassa le soulier au passage, et le posa sur la cheminée, à laquelle il dut s’appuyer. Lucienne soulevait les paupières de Mireille, l’une après l’autre. On voyait le globe blanchâtre de l’œil, la prunelle inerte et comme peinte sur la sclérotique. Et Ravinel, fasciné, ne pouvait tourner la tête. Il sentait que chaque geste de Lucienne pénétrait dans sa mémoire, s’y imprimait comme un tatouage horrible. Il avait lu, dans des magazines, des reportages et des articles sur le sérum de vérité. Si la police… Il trembla, joignit les mains, puis, effrayé par ce geste de supplication, les mit derrière son dos. Lucienne guettait le pouls de Mireille attentivement. Ses longs doigts nerveux couraient le long du poignet blanc, comme une bête agile qui cherche l’artère, avant de piquer ou de mordre. Ils s’arrêtèrent, se réunirent. Lucienne, sans bouger, ordonna :

- La baignoire. Vite !

Elle avait pris sa voix de médecin, une voix un peu sèche, qui avait l’habitude d’énoncer des arrêts indiscutables, la voix qui rassurait Ravinel, quand il se plaignait de son cœur. Il se traîna jusqu’au cabinet de toilette, ouvrit le robinet, et l’eau crépita à grand bruit sur le fond de la baignoire. Craintivement, il le referma à demi.

- Eh bien, cria Lucienne, qu’est-ce qui ne va pas ?

Et, comme Ravinel ne répondait pas, elle vint jusqu’au seuil.

- Le bruit, dit-il. On va la réveiller.

Elle ne se donna même pas la peine de répondre mais, en manière de défi, ouvrit tout grand le robinet d’eau froide, puis celui d’eau chaude. Après quoi, elle regagna la chambre. L’eau montait lentement dans la baignoire, une eau un peu verte, traversée de bulles, et une vapeur légère se formait, au-dessus de la surface, se condensait en gouttelettes bien rondes, serrées les unes contre les autres, sur les parois d’émail blanc, sur le mur, et jusque sur la tablette de verre du lavabo. La glace, voilée de brume, ne renvoyait à Ravinel qu’une silhouette brouillée, méconnaissable. Il tâta l’eau, comme s’il se fût agi d’un vrai bain et, tout à coup, se redressa, les tempes battantes. La vérité venait, une fois encore, de le frapper, car c’était bien un coup. Coup de poing et en même temps coup de lumière. Il comprenait ce qu’il était en train de faire et il tremblait des pieds à la tête … Heureusement, cette impression ne dura pas. Il cessa très vite de réaliser qu’il était coupable, lui, Ravinel. Mireille avait bu un somnifère. Une baignoire s’emplissait. Rien de tout cela ne ressemblait à un crime. Rien de tout cela n’était terrible. Il avait versé de l’eau dans un verre, porté sa femme jusqu’au lit … Gestes de tous les jours. Mireille mourrait, pour ainsi dire, par sa propre faute, comme d’une maladie contractée par imprudence. Il n’y avait pas de responsable’. Personne ne la haïssait, cette pauvre Mireille. Elle était bien trop insignifiante … Et pourtant, quand Ravinel fut revenu dans la chambre… C’était une espèce de rêve absurde. Il ne savait plus très bien s’il ne rêvait pas… Non. Il ne rêvait pas… L’eau tombait dans la baignoire lourdement. Le corps était toujours là-bas, sur le lit, et il y avait sur la cheminée un soulier de femme. Lucienne fouillait paisiblement dans le sac à main de Mireille.

- Voyons ! fit Ravinel.

- Je cherche son billet, expliqua Lucienne. Suppose qu’elle ait pris un aller-retour. Il faut tout prévoir… Ma lettre ? Tu lui as reprise ?

- Oui, elle est dans ma poche.

- Brûle-la… Tout de suite. Tu serais capable d’oublier. Prends le cendrier, sur la table de nuit.

Ravinel enflamma le coin de l’enveloppe avec son briquet et ne lâcha la lettre qu’au moment où le feu lui lécha les doigts. Le papier se tordit dans le cendrier, se recroquevilla, bordé de dentelures rougeâtres qui bougeaient.

- Elle n’a parlé à personne de son voyage ?

- À personne.

- Pas même à Germain ?

- Non.

- Passe-moi son soulier.

Il prit le soulier sur la cheminée, et une sorte de sanglot lui gonfla la gorge .

Lucienne chaussa le pied de Mireille, adroitement.

- L’eau, dit-elle. Il doit y en avoir assez.

Ravinel marchait maintenant comme un somnambule. Il ferma les robinets, et le brusque silence l’étourdit. Il vit le reflet de son visage, que déformaient des vagues légères. Un crâne chauve, des sourcils épais, broussailleux, vaguement roux et une moustache en brosse sous le nez drôlement dessiné. Le visage d’un homme énergique, presque brutal. Un simple masque qui trompait les gens d’habitude, qui avait trompé Ravinel lui-même, pendant des années, mais qui n’avait pas abusé Lucienne une seconde.

- Dépêche-toi, lança-t-elle.

Il sursauta et revint près du lit. Lucienne avait soulevé le buste de Mireille, et s’efforçait de lui retirer son manteau. La tête de Mireille ballottait, se renversant sur une épaule, sur l’autre.

- Tiens-la !

Ravinel dut serrer les dents, tandis que Lucienne, avec précision, faisait glisser les manches du vêtement.

- Redresse-la !

Ravinel tenait sa femme contre lui, dans une sorte d’embrassement amoureux qui l’épouvanta. Il la reposa sur l’oreiller, s’essuya les mains, respira bruyamment. Lucienne pliait le manteau avec goût, l’emportait dans la salle à manger, où était resté le chapeau de Mireille. Ravinel dut s’asseoir. Le moment était venu. Impossible, maintenant de penser : « Il est encore temps de s’arrêter, de changer d’avis ! » Cette pensée, à plusieurs reprises, s’était présentée à lui, l’avait même soutenu. Il s’était dit que, peut-être, au dernier moment… Il remettait toujours à plus tard, parce qu’un événement qu’on imagine conserve une fluidité rassurante. On a prise sur lui. Il n’est pas vrai. Cette fois, l’événement était là.

(…)
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Quand on se marie, on croit épouser une femme, et on épouse une famille, toutes les histoires d'une famille. On épouse la captivité de Germain, les confidences de Germain, les bacilles de Germain. La vie est menteuse. Elle semble pleine de merveilles, quand on est petit, et puis...
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- Fernand, je t'en supplie, cesse de marcher !
Ravinel s'arrêta devant la fenêtre, écarta le rideau. Le brouillard s'épaississait. Il était jaune autour des lampadaires qui éclairaient le quai, verdâtre sous les becs de gaz de la rue. Parfois, il se gonflait en volutes, en fumées lourdes et, parfois, il se changeait en poussière d'eau, en pluie très fine dont les gouttes brillaient, suspendues. Le château avant du Smoelen apparaissait confusément, dans des trous de brume, avec des hublots éclairés. Quand Ravinel restait immobile, on entendait, par bouffées, la musique d'un phonographe. On savait que c'était un phonographe, car chaque morceau durait trois minutes environ.
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Quand l’avait-il vue détendue, souriante, confiante ? Elle vivait à longue échéance, à des semaines, des mois de distance. L’avenir était son refuge, comme, pour la plupart des autres, le passé.
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Il aurait fallu s'appliquer avec Mireille. Elle était certainement sensuelle et si féminine ! Tout le contraire de Lucienne.
Ravinel s'interdit ses pensées. Car enfin il a tué Mireille ! Précisément, c'est le point troublant. Il n'arrive pas à se persuader qu'il a commis un crime. Cela lui paraissait monstrueux, lui paraît encore monstrueux, un crime !
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