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Critique de manU17


Les Roches, le 16 mai 2013

Chère Béatrice,

Je viens de refermer le récit de votre renaissance. Un épisode de votre vie qui m'aura permis finalement de la découvrir dans son entièreté. Essentiellement à travers vos échanges avec ce Jean, cet individu qui vous a un jour contactée par lettre, après vous avoir entendue et vue à un congrès sur l'enfance maltraitée. Étonnante entrée en matière, mais il est des fois ou le coeur parle avant que la raison ne le refrène. Et c'est sans doute mieux ainsi.

Comme j'ai souffert pour vous, épouse dévouée, soumise, femme étouffée, enfermée dans sa cage dorée, tel un oiseau rare, que l'on exhibe fièrement pour mieux l'oublier l'instant d'après et le laisser se faner, se dessécher, se déliter… Certaines femmes préfèrent rester enfermées dans cette vie rassurante même si elles se défendent du contraire. Les mots et les larmes disent une chose et les actes, leur contraire.

Heureusement Camille, votre fille, la pétillante Camomille, était là pour donner un sens à votre vie. Et puis, bien sûr, il y avait votre association, devenue indispensable à votre existence. Freud disait qu'on ne donne pas sans recevoir, votre activité bénévole vous en a fait prendre pleinement conscience. Encore une des choses que Francis, votre mari, ne pouvait pas comprendre. Pour lui, le bonheur matériel, l'argent, la position sociale qu'il vous offrait, tout cela aurait dû vous suffire. C'était également l'avis de votre mère et vous en avez chèrement payé le prix…

Ce que Jean vous a offert, à travers vos correspondances, j'ai l'impression que personne encore ne vous l'avait offert, un précieux cadeau, une écoute. Nous avons tous envie et besoin d'être écouté. En vous sentant écoutée, vous vous êtes enfin sentie exister, vous avez repris vie, repris pied et telle une belle plante, vous vous êtes épanouie. Enjouée, lumineuse, souriante, Francis n'a pas tardé à constater le changement et à comprendre que quelque chose se passait. Et pour la première fois, vous avez résisté à sa volonté. Vous n'étiez plus uniquement sa femme mais enfin devenu une femme, libre, volontaire et indépendante. Vous étiez enfin devenue vous-même. Après toutes ces années, il était plus que temps.

Plus votre correspondance s'étoffait, plus j'ai eu du mal à comprendre pourquoi Jean semblait si peu empressé à l'idée d'une rencontre. Puis tout s'est éclairé. J'ai compris ses réticences, ses doutes et ses questions bien légitimes en pareilles circonstances. Loin du récit d'échanges un peu terne et sans surprise que j'avais imaginé, les révélations se sont enchaînées, tout s'est clarifié et je n'avais rien vu venir, la surprise n'en fut que plus savoureuse. le poids des secrets fait souvent des ravages mais vous vous êtes relevée et je crois que vous vous en êtes plutôt bien sortie finalement.

Je vous souhaite donc d'être pleinement heureuse dans votre nouvelle existence et surtout n'oubliez jamais que rien n'est plus important que la vie, rien n'est plus important que l'amour, Béatrice.

Emmanuel

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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